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Burundi: le mariage obligatoire pour tous

Les autorités burundaises veulent en finir avec les unions «illégales». Les couples vivant en concubinage sont appelés à se marier avant fin 2017. Il s'agit de ramener l'ordre dans le pays.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une mariée lors d'une séance photo à Bujumbura, au Burundi. (MARCO LONGARI / AFP)

L’annonce est officielle et provient du ministère de l’Intérieur. Tous les couples burundais non mariés sont sommés de légaliser leur union. La mesure vise principalement à combattre la polygamie qui semble se répandre dans ce pays catholique. «Il y a des mariages illégaux qui se font… Des deuxièmes et troisièmes femmes qui ne sont pas reconnues par la loi», souligne le porte-parole du ministère, Térence Ntahiraja cité par l’AFP.
 
Une campagne de moralisation
Outre la polygamie, le Burundi fait face aussi au problème des grossesses chez les mineures. «Des centaines de filles dans les écoles tombent enceintes et mettent au monde des enfants», explique le porte-parole du ministère burundais en rappelant que les femmes et les enfants sont souvent les plus exposés dans ces situations complexes. Le principe du mariage obligatoire s’inscrit dans le cadre d’une «campagne de moralisation de la société», initiée par le président Pierre Nkurunziza.  
 
Des amendes pour les contrevenants
Les autorités burundaises se préparent à lister les couples jugés illégaux et des amendes seront prévues pour ceux qui ne régulariseront pas leur situation d’ici à la fin de l’année. Un choc pour Pierre, un agriculteur de 27 ans. «Ma compagne était enceinte, je n’avais pas les moyens de payer la dot pour me marier. On a décidé de vivre ensemble en attendant d’avoir les moyens pour pouvoir se marier», précise à l’AFP le jeune homme aujourd’hui père de trois enfants.
 
Et la liberté?
Pour rassurer les couples aux revenus limités, le gouvernement prévoit des mariages de masse. Mais de nombreux Burundais voient dans cette décision une restriction de la liberté. «C’est une violation des droits de l’Homme, car le pouvoir n’a pas le droit de s’en prendre à deux adultes qui ont décidé de vivre ensemble sans être mariés», affirme un responsable d’une ONG locale.
 
Pour le gouvernement, la campagne de moralisation lancée est conforme à la loi et vise à ramener l’ordre dans le pays.

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