Côte d’Ivoire : la chasse aux pesticides frauduleux, qui détruisent la santé des agriculteurs
Comme chaque matin, les hommes de ce village de Côte d’Ivoire s’enfoncent dans la brousse et prennent la direction les plantations de café et de cacao. Depuis quelques années, leur façon d’entretenir les champs a changé : les machettes ont été remplacées par des pesticides et des désherbants chimiques. Ils disent avoir ainsi triplé leur rendement annuel et leurs bénéfices. Dans le pays, le salaire moyen est d’environ 100 euros par mois.
De risques importants pour la santé des planteurs
Seulement, les planteurs pulvérisent sans aucune protection. "J’ai des maux de tête, et ça me donne de la toux. J’ai peur, mais je n’y peux rien. Je n’ai pas de gant, mes bottes sont déjà trouées, je n’ai pas les moyens", confie Dominique Mahan, agriculteur. Presque tous ignorent les risques et la toxicité des produits qu’ils utilisent, vendus en libre-service au marché. La plupart, interdits en France et en Europe, sont très nocifs pour les agriculteurs comme les consommateurs et l’environnement.
Plusieurs ONG le dénoncent. "Généralement, les planteurs sont analphabètes. Ils ne savent pas lire ni écrire. Donc périmés ou pas, ils ne savent pas. (…) Il n’y a pas de contrôles réguliers. Il y a des gens qui sont morts de ça", assure Mathurin Sadia, responsable du développement de l’ONG Eco-tourisme.
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