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Côte d’Ivoire : le bilan économique flatteur d’Alassane Ouattara
Des taux de croissance impressionnants : 10,7% en 2012 et 9,5% prévu en 2015. Selon les chiffres officiels, le Produit intérieur brut par habitant a augmenté de plus de 20% en trois ans. L’économie ivoirienne a repris des couleurs depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara début 2011. C’est son principal argument électoral face à ses adversaires qui briguent son fauteuil le 25 octobre 2015.
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L’économie ivoirienne ne serait pas ce qu’elle est sans le cacao dont le pays tire ses principales recettes d’exportation. En 2014, le pays a renforcé sa position de premier producteur avec une production record de 1,7 million de tonnes. C’est 35% des récoltes mondiales.
Avec un million de planteurs de cacao, «l’or brun» ivoirien fait vivre au moins un tiers de la population ivoirienne. Alassane Ouattara a su se faire apprécier par tout ce monde. A l’approche de la présidentielle, le gouvernement a offert aux planteurs de cacao un prix record pour la campagne 2015-2016 à raison de 1000 Francs CFA le kilo (1,50 euro) contre 850 lors de la dernière tournée. Ses adversaires ont dénoncé un geste électoraliste.
Alassane Ouattara rappelle que le secteur agricole figure parmi ses priorités : «Nous avons procédé à une réforme approfondie des filières agricoles, en particulier celle du cacao», explique le président sortant qui se félicite que son action «a permis aux producteurs de percevoir une bien meilleure compensation pour le fruit de leur travail. Ainsi nous avons décidé qu’ils toucheraient au moins 60% du prix sur les marchés internationaux, contre 40% auparavant». Alassane Ouattara affirme que les revenus des producteurs ivoiriens ont augmenté de 60% depuis qu’il est aux affaires.
La Côte d’Ivoire sur les rails du travail et de la croissance
Ses collaborateurs ne tarissent pas d’éloge à l'endroit du «travailleur infatigable» qui a transformé la Côte d’Ivoire à coups de grands travaux. Infrastructures routières, des écoles et des hôpitaux. Mais c'est le troisième pont sur la lagune d’Abidjan qui aura été le chantier monumental de son premier mandat.
«Je n’ai pas voté pour lui en 2010 », affirme une ivoirienne, «mais il faut reconnaître qu’il a travaillé et que le pays va mieux. Laissons-le faire.»
Ses opposants dénoncent une croissance en trompe l’œil
Malgré ce tableau plutôt reluisant, les opposants au président sortant restent très sceptiques. Ils affirment que les chiffres de la croissance brandis par leur adversaire ne correspondent nullement à l’économie réelle du pays. «Aujourd’hui on construit beaucoup d’infrastructures, mais quel est l’impact sur l’économie réelle», s’interroge Pascal Affi N’Guessan, ancien bras droit de Laurent Gbagbo et principal adversaire d’Alassane Ouattara. Il fait remarquer que «la dette de la Côte d’Ivoire a explosé» et que le pays vit à crédit après «s’être contenté d’emprunter pour investir».
Quant à l’ancien ministre ivoirien de l’Economie, Mamadou Coulibaly, qui s’est retiré de la présidentielle, il estime que «les chiffres de croissance se résument à un rattrapage après la crise post-électorale».
Alassane Ouattara le reconnaît, beaucoup de choses restent à faire. Et il demande du temps pour achever ses chantiers. Il promet aussi de combattre la corruption dénoncée par la Haute autorité pour la bonne gouvernance créée sous son règne en 2013 : «La corruption est devenue la norme, n’épargnant aucun secteur d’activités », déplore cette institution.
La confiance retrouvée
La crise post-électorale ivoirienne avait poussé plusieurs organisations internationales à déserter Abidjan. Depuis son accession au pouvoir, Alassane Ouattara a su retrouver leur confiance.
La Banque africaine de développement est revenue s’installer à Abidjan à l’été 2014, après 11 ans d’exil en Tunisie. Pour sa part, l’Organisation internationale pour le Cacao a annoncé début octobre 2015 le transfert de son siège de Londres à Abidjan d’ici mars 2016.
Des retours qui ne manqueront pas d'inciter de nouvelles sociétés à s'implanter en Côte d'Ivoire.
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