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Emmanuel Macron célèbre à Abou Simbel la passion française pour l'Egypte antique


Le président français Emmanuel Macron a découvert l'Egypte par les célèbres temples d'Abou Simbel. Une visite attestant de la fascination que continue  d'exercer le pays des Pharaons sur les Français, toujours très actifs sur le terrain archéologique deux siècles après Champollion.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, au temple d'Abou Simbel, dans le sud de l'Égypte, le 27 janvier 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C'est dans une étrange atmosphère que le chef de l'Etat et son épouse Brigitte ont atterri, le 27 janvier 2019 dans l'extrême-sud de l'Egypte : un puissant vent de sable venu du Sahara, le khamsin, recouvrait d'un épais brouillard jaunâtre le lac Nasser et les immenses statues du pharaon Ramsès II à l'entrée du Grand Temple.

La solennité des lieux était accentuée par l'absence de touristes, le site ayant été fermé pour l'occasion par les autorités égyptiennes.

Un chantier colossal du XXe siècle

En s'y rendant, Emmanuel Macron a voulu célébrer, avec quelques mois de retard, le 50e anniversaire du sauvetage des deux temples d'Abou Simbel, "la plus grande opération archéologique du XXe siècle", a expliqué le ministre égyptien des Antiquités, Khaled el-Enany, qui a guidé la visite.

En septembre 1968, s'était achevé le chantier colossal de démontage et de réédification de ces temples pour éviter qu'ils ne soient submergés par la montée des eaux du Nil, lors la construction du barrage d'Assouan en aval. "Ce sauvetage a été une grande histoire de solidarité internationale, puisqu'une cinquantaine de pays y ont participé", a souligné M. el-Enany, lui-même archéologue. Grâce à cette opération pilotée par l'Unesco avec l'aide de la France, les deux temples ont été découpés en 1 035 blocs pesant chacun de 20 à 30 tonnes. Puis, à l'aide de grues et de treuils d'une exceptionnelle puissance, ces blocs ont été élevés jusqu'à 64 mètres de haut et assemblés à nouveau pour reconstituer exactement les temples au sommet de la falaise.

Premier partenaire archéologique de l'Egypte

Un demi-siècle plus tard, la France reste "le premier partenaire archéologique de l'Egypte", selon Nicolas Grimal, professeur au Collège de France, invité à Abou Simbel. Un rôle de pionnier qu'elle cultive depuis le début de l'égyptologie moderne, lancée par Champollion au début du XIXe siècle. "L'Egypte antique est depuis longtemps dans l'imaginaire des Français, fascinés par le monde des pharaons, le mystère des pyramides... Et cela perdure", témoigne Nicolas Grimal.

Aujourd'hui, trois institutions françaises publiques, dont l'Institut français d'archéologie orientale (IFAO), emploient 250 personnes en Egypte, parmi lesquelles une trentaine de Français, et quelque 650 chercheurs y viennent chaque année. Elles mènent des chantiers de fouilles sur les principaux sites, comme Karnak ou Louxor (sud), mais aussi dans le delta du Nil ou le désert oriental. Parmi les récentes découvertes importantes, figure, celle, par une mission de l'IFAO et de l'Université de Strasbourg, de deux sarcophages datant de la XVIIIe dynastie dans une tombe de la nécropole d'Al-Assassif, à Louxor. L'un d'eux contenait la momie "bien conservée" d'une femme.

Durant cette première visite en Egypte, Emmanuel Macron devait appeler les autorités égyptiennes à accorder aux Français un nouveau chantier de fouilles, celui du temple de Serapis, sur l'immense site de Saqqarah, au sud du Caire. Les archéologues français travaillent également à fouiller et remettre en valeur le site pharaonique de Tanis, à 150 km du Caire.

Une passion française

Un consortium franco-égyptien postule par ailleurs à la valorisation du grand Musée égyptien qui doit voir le jour au pied des pyramides de Guizeh. Le Louvre devrait de son côté être retenu, avec d'autres musées européens, pour l'ambitieuse rénovation du vénérable musée archéologique de la place Tahrir, dont le premier conservateur avait été le Français Auguste Mariette en 1858. La décision devrait être annoncée début février, selon sa directrice générale, Sabah Abdel Razek. "L'archéologie est au cœur des relations franco-égyptiennes", a rappelé l'Elysée avant la visite d'Emmanuel Macron à son homologue Abdel Fattah al-Sissi le 28 janvier, avec l'ambition de renforcer "le partenariat stratégique" entre les deux pays.

La passion française pour l'égyptologie devrait être renouvelée avec l'exposition Toutankhamon, le trésor du pharaon, qui débutera le 23 mars à La Villette à Paris. Une précédente exposition, en 1967, avait attiré plus de 1,2 million de visiteurs au Petit Palais, un succès historique.

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