Les Journées cinématographiques de Carthage font revivre le cinéma en Tunisie
Le festival tunisien, qui se déroule jusqu'au 6 novembre, est de retour "en force" après une édition 2020 aménagée pour faire face à la pandémie.
"Rêvons, vivons !" C'est le slogan de la 32e session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) qui s'est ouverte le 30 octobre 2021 à Tunis. Après une édition 2020 marquée par "le marasme imposé par le Covid-19", les JCC "reviennnent en force", soulignent les organisateurs du festival de cinéma qui met en lumière les cinémas arabe et africain sur le sol tunisien. Au total, 750 films dont 200 longs alimentent les 11 sections de cette édition 2021, représentant 45 pays dont 28 africains et 17 arabes. "Nous renouvelons ce rendez-vous avec plus de joie, de vivacité, d'innovations et de découvertes", a assuré Ridha Behi, le directeur général du festival.
Douze fictions sont en lice pour le Tanit d'or dont La Femme du Fossoyeur de Khadar Ayderus Ahmed, cinéaste finlandais d'origine somalienne qui a décroché l'Etalon d'or du Yennenga à la dernière édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Feathers d'Omar El Zohairy (Egypte), Amira de Mohamed Diab (Egypte), Argu d'Omar Belkacemi (Algérie), Public Toilet Africa (Amansa tiafi) de Kofi Ofosu-Yeboah (Ghana), Haut et Fort de Nabil Ayouch (Maroc, en compétition lors du dernier Festival de Cannes), This is not Burial, it's a Ressurection de Lemohang Jeremiah Mosese (Losotho), GrandMère DixNeuf et le secret du Soviétique de Joào Ribeiro (Mozambique), Only the winds de Karim Kassem (Liban) concourent également pour cette récompense. A l'instar de trois productions tunisiennnes : Papillon d’or d'Abdelhamid Bouchnak, Une histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid – qui vient de décrocher l'Etatlon de bronze au Fespaco – et Insurrection de Jilani Saadi.
Hommage à la cinéaste Moufida Tlatli
Le jury des longs métrages de fiction est présidé par le producteur italien Enzo Porcelli. A ses côtés, on retrouve la réalisatrice Gessica Généus (Haïti) à qui l'on doit Freda, un premier long métrage sensible autour de trois portraits de femmes haïtiennes dans un pays marqué par la violence présenté à Un Certain Regard au Festival de Cannes en juillet 2021 et récemment récompensé par l'Etalon d'argent au Fespaco. Le comédien angolais Hoji Fortuna, le critique de cinéma égyptien Tarek El Shennawi, le cinéaste marocain Daoud Aoulad-Syad, le réalisateur iranien Ahmed Bahrami et le journaliste tunisien Soufiane Ben Farhat sont les autres membres de ce jury.
Pour cette 32e édition, les cinémas belge et libyen sont à l'honneur. Deux monographies sont également consacrées aux cinéastes tunisiens Hamouda Ben Halima et Moufida Tlatli, disparue en février dernier. L'affiche officielle de cette édition 2021 est un hommage appuyé à la cinéaste dont la mémoire a été saluée lors de la cérémonie d'ouverture des JCC. Signée par l'artiste tunisien Anis Ben Ammar, on y voit Hend Sabri – "notre enfant star", précise un communiqué des JCC –, dans Les Silences du palais (1994) de Moufida Tlatli, le premier rôle au cinéma de l'actrice tunisienne qui a décroché en 2019 le prix de la meilleure interprétation féminine dans Noura rêve de sa compatriote, Hinde Boujemaa.
Après les prisons et les régions, les JCC s'invitent cette année dans les casernes. Autres nouveautés, deux récompenses qui portent les noms de l'activiste Lina Ben Mhenni, figure de la révolution tunisienne disparue en 2020 et du cinéaste libanais Sadek Sabbah, ont été créées. Rendez-vous le 6 novembre pour connaître le palmarès de cette 32e édition.
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