Ce qu'il faut savoir sur la connectivité en Afrique qui demeure le continent le moins présent sur le web
Le fossé numérique entre l'Afrique et le reste du monde est multiforme, mais la prise en main d'Internet par les plus jeunes se révèle plutôt rassurante.
Un tiers (33%) de la population dans la région Afrique (hors Etats arabes du continent) utilise Internet, selon le rapport 2021 de l'Union internationale des télécommunications (UIT) sur la connectivité numérique dans le monde. Si entre 2019 et 2021 l'utilisation d'Internet a augmenté de 23% dans cette partie du monde, cette dernière est celle où l'accès au web reste difficile – notamment pour les femmes et les personnes vivant en zone rurale –, mais aussi le plus coûteux. Cinq faits pour appréhender le fossé numérique en Afrique.
Un fossé entre les zones urbaines et rurales
La moitié des citadins africains sont en ligne contre seulement 15% de la population rurale. A l'échelle de la planète, les habitants des zones urbaines sont deux fois plus susceptibles d'utiliser Internet que ceux des zones rurales. Le phénomène est particulièrement important en Afrique car là où la connectivité est presque universelle, l'écart entre les villes et les campagnes a presque disparu.
Une couverture du réseau mobile inégale
18% de la population africaine n'ont aucune couverture de réseau mobile contre 5% à l'échelle du monde. De même, 11% des Africains ne disposent que d'une couverture 2G. En d'autres termes, près de 30% de la population rurale ne peuvent accéder au Net. Toutefois, cet écart de couverture est comparable à celui observé dans les Amériques où 22% de la population rurale ne sont pas du tout couverts et 4% ne sont couverts que par la 2G.
Par ailleurs, les abonnements aux services cellulaires mobiles ont diminué en 2021 sur le continent, après avoir augmenté en 2020, contrairement aux abonnements au haut débit mobile qui, eux, sont en hausse de 6,7%, faisant de la région Afrique celle qui a enregistré la plus forte croissance dans ce domaine au cours des trois dernières années. La couverture 4G a aussi bondi de 21% entre 2020 et 2021
Des débits faibles et un coût élevé
Le continent africain est la région du monde où la bande passante internationale – débit de transmission d'un pays vers le reste du monde – est la plus faible. Un internaute africain en utilise un peu plus de 50 kbits, soit environ sept fois moins que son alter ego vivant en Europe (340 kbits/utilisateur).
Une connexion internet fixe représente 18,6% du Revenu national brut (RNB) par habitant contre une moyenne mondiale de 2,8%. En Europe, où cette connexion est la moins chère, elle ne représente que 1,3% du RNB par tête. La connexion par mobile se révèle moins onéreuse puisqu'elle ne représente que 4,4% du RNB par tête. Ce chiffre reste néanmoins quatre fois plus élevé que la moyenne mondiale qui est de 1,2% du RNB par habitant.
Les femmes en retrait sur la Toile
Sur le continent, 24% de femmes utilisent Internet contre 35% des hommes. A titre de comparaison, ces taux sont respectivement de 83% et 87% en Europe. Alors que l'écart digital entre les hommes et les femmes semble se réduire partout dans le monde, la tendance est inversée sur le continent. Pourtant, une étude récente de la Société financière internationale démontre, par exemple, qu'une présence plus accrue des femmes dans le secteur du commerce électronique serait profitable à la croissance des pays africains.
Mais une jeunesse de plus en plus connectée
A l'échelle de la planète, 71% des jeunes (15-24 ans) ont accès à Internet contre 57% dans les autres tranches d'âge. Les jeunes ont ainsi 1,24 fois plus de chance de se connecter que le reste de la population. Ce ratio est légèrement plus important en Afrique où il est de 1,47 : 40% des jeunes sont connectés contre 27% pour le reste de la population. Des chiffres de bon augure pour le développement d'Internet sur un continent où la majorité des habitants a moins de 20 ans.
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