Selon diverses estimations, entre 19 et 23 millions de tonnes de plastiques viennent s'accumuler dans les eaux du globe chaque année, dont une grande partie finit sur les plages. En récupérant et en recyclant cette matière, une entreprise lutte contre la pollution.
Le fléau croissant des déchets plastiques sera au cœur des négociations, le 28 février à Nairobi, au Kenya, lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement. Les gouvernements seront exhortés à convenir d'un cadre pour réduire cette pollution "de la source à l'océan", ainsi qu'à développer les techniques de recyclage déjà existantes. Car moins de 10% du plastique est recyclé et la majorité vient engorger décharges et océans.
Les plages de sable fin, comme celles de Kilifi, au sud de la côte kényane baignée par l'océan Indien, ne sont pas épargnées. Mais depuis plus d’une décennie, une entreprise a trouvé un moyen judicieux pour faire face à la pollution en transformant les détritus, et notamment les tongs, ces sandales légères et bon marché plébiscitées à travers le monde, en jouets et objets de décoration.
12 photos de Simon Maina illustrent ce reportage de l'AFP.
Le péril écologique lié au plastique est pleinement visible à Kilifi, sur les plages du sud du Kenya, où s’échouent d'énormes quantités de bouchons de bouteille, de brosses à dents, d'emballages de bonbons mais aussi de tongs. (SIMON MAINA / AFP)Les déchets sont récoltés par triés par catégorie. Les plastiques durs et les bouteilles en plastique sont revendus à des recycleurs, ce qui permet aux volontaires d’être rémunérés. (SIMON MAINA / AFP)Charriés par les rivières ou par le ressac des vagues depuis l'autre bout de la planète, ces déchets "peuvent arriver d'Inde, des Philippines. Parfois, on est choqués", raconte à l'AFP une volontaire. "Nous pouvons en ramasser jusqu'à une tonne sur (une distance de) deux kilomètres." (SIMON MAINA / AFP)Enchevêtrés dans les algues, enterrés dans le sable, projetés dans les rochers… des morceaux de tongs sont autant de verrues qui parsèment les plages. (SIMON MAINA / AFP)"Parce qu'elles sont très peu chères, quand une paire est hors d'usage vous la jetez et vous en achetez une nouvelle", déclare une employée d’Ocean Sole, une entreprise qui achète ces chaussures en mousse et autres plastiques imitant le caoutchouc aux personnes chargées de les ramasser. Les sandales récupérées sont alors minutieusement nettoyées. (SIMON MAINA / AFP)Les tongs sont ensuite découpées puis collées pour constituer des plaques multicolores pour pouvoir ensuite les transformer en objets ou jouets pour enfants. (SIMON MAINA / AFP)Des dizaines d'artisans, souvent d'anciens menuisiers, sculptent alors les plaques avec brio en divers objets, petits ou grands, et en sculptures d’animaux. (SIMON MAINA / AFP)Pour les pièces les plus importantes, comme les éléphants ou les girafes, du polystyrène extrait de vieux réfrigérateurs est également utilisé. (SIMON MAINA / AFP)Toutes les tongs ne proviennent pas uniquement des plages, mais aussi des rivières et des caniveaux des bidonvilles de Nairobi, l'une des capitales africaines les plus dynamiques confrontée à un immense déficit de décharges. "Nous recevons environ 1,2 tonnes par semaine. Convertissez ça en mois, en année (...), ca fait beaucoup de tongs" à recycler, ajoute le directeur de production d’Ocean Sole. (SIMON MAINA / AFP)"Nous devons faire quelque chose pour notre environnement. Nous encourageons les gens à travers le monde a aussi faire leur part. (…) Nous devons recycler nos déchets de (notre) mieux", ajoute le directeur de production dont l'entreprise fait face à une marée de plastique. (SIMON MAINA / AFP)Une fois terminés, les objets sont exposés et vendus à la boutique d’Ocean Sole, parfois des centaines de dollars, principalement à l'étranger. (SIMON MAINA / AFP)Au total, Ocean Sole, qui n’a jamais connue une pénurie de matières premières depuis 16 ans, affirme recycler entre 750 000 et un million de tongs par an, et avoir créé une centaine d'emplois à plein temps. (SIMON MAINA / AFP)
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