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Les firmes chinoises en Afrique pourraient générer 440 milliards USD en 2025

La Chine est devenue un partenaire économique et commercial incontournable du continent africain. Plus de 10.000 entreprises chinoises y sont installées. Les liens économiques entre Pékin et plusieurs pays africains profitent à l'emploi et au développement des infrastructures sur le continent, selon une étude parue en juin 2017. Mais l'Empire du milieu peut mieux faire.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un riverain salue le personnel chinois et africain qui travaille sur la ligne de chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti durant des essais à Addis Abeba, la capitale de l'Ethiopie, le 28 septembre 2016. La première ligne de chemin de fer électrifiée jamais construite entre deux pays africains est l'œuvre d'entreprises chinoises. Elle a été mise en service le 5 octobre 2016.  (Qin bin / Imaginechina)

Depuis le début des années 2000, le commerce entre la Chine et l'Afrique subsaharienne connaît un taux de croissance de 21% en moyenne par an.
L’Empire du milieu est devenu la puissance économique la plus active sur le continent, selon une enquête du cabinet de conseil McKinsey & Company, parue en juin 2017, qui dresse le portrait-robot des relations économiques sino-africaines.

La Chine est ainsi le premier partenaire commercial de l’Afrique: leurs échanges sont passés de 13 milliards de dollars, en 2001, à 188 milliards en 2015, contre 59 milliards pour l’Inde et 57 pour la France. Pékin est également le premier en matière de financement des infrastructrures sur le continent et en termes de croissance de l’investissement direct étranger et le troisième plus grand pays donateur du continent (ex aequo avec la Grande-Bretagne). 
en ce qui concerne l'aide au développement (6 milliards de dollars en 2015).  

Pékin les supplante tous désormais
Plus de 10.000 entreprises appartenant à des Chinois, dont près de 90% à des intérêts privés, opèrent en Afrique subsaharienne. Environ un tiers sont dans l’industrie manufacturière pour un revenu annuel estimé à quelque 60 milliards de dollars. Ainsi «12% de la production industrielle du continent, évaluée à 500 milliards de dollars par an, est assurée par les firmes chinoises». Ces dernières opèrent également beaucoup dans les services (25%) et dans la construction et l’immobilier (15%).

L’enquête, intitulée La danse des lions (africains) et des dragons (chinois), a été effectuée auprès de 1073 entreprises et usines réparties dans huit pays (Afrique du Sud, Angola, Côte d’Ivoire, Kenya, Ethiopie, Nigeria, Tanzanie et Zambie). Elles génèrent, à elles seules, environ deux tiers du PIB de l’Afrique subsaharienne et représentent 50% de l’investissement direct chinois en Afrique. Au top des partenaires de la Chine dans la région, on retrouve l’Ethiopie et l’Afrique du Sud. Le Kenya, le Nigeria et la Tanzanie sont considérés, eux, comme de «solides partenaires».


Source: «Dance of lions and dragons: How are Africa and China engaging, and how will the partnership evolve?» - McKinsey & Company (juin 2017) (DR)


«Les relations sino-africaines doivent être mutuellement avantageuses»
Création d'emplois et formation, transferts de technologie, financement et développement des infrastructures sont les principaux avantages que les Etats africains tirent de la présence chinoise, selon l'étude de McKinsey & Company. Cependant, poursuit-elle, «il y a des zones où la relation pourrait et devrait être améliorée»: 89% des employés du millier d’entreprises sondées sont des Africains, mais peu sont dans l’encadrement (seulement 44%). Autre bémol: seulement 47% en moyenne des approvisionnements de ces firmes chinoises se font auprès de sociétés africaines. Elle préfèrent s'adresser à des entreprises chinoises (49%). 

Plus généralement, certaines pratiques chinoises sont nuisibles aux pays hôtes. Les entreprises de l'Empire du milieu sont souvent accusées de dumping. En Afrique du Sud, cette pratique illégale aurait coûté 11.000 emplois au secteur de l’acier en 2015. De même, en matière de droit du travail, ces sociétés ne sont pas des plus vertueuses. Les compagnies publiques chinoises, qui exploitent des mines de cuivre en Zambie, ont été épinglées par Human Rights Watch pour les conditions de travail inhumaines qu'elles imposaient à leurs ouvriers. Dans la même optique, la pêche illégale chinoise priveraient chaque année les économies ouest-africaines de deux milliards de dollars.

«Pour être durables, les relations sino-africaines doivent être mutuellement avantageuses. Par conséquent, il est dans l’intérêt du gouvernement et des firmes chinoises de se pencher sur ces questions et de travailler de concert avec leurs partenaires africains afin que les salariés, les entreprises et les Etats du continent tirent profit de ce partenariat», conclut l’étude.

Les entreprises chinoises restent préoccupées par la corruption et la sécurité des personnes et, de leur côté, les leaders africains déplorent les barrières linguistiques et culturelles qui peuvent miner les relations avec leurs partenaires chinois. En dépit de ces quelques accrocs dans la relation, McKinsey & Company prévoit que les entreprises chinoises en Afrique pourraient générer 440 milliards de dollars à l’horizon 2025, notamment en se diversifiant dans d'autres secteurs, à savoir l’agriculture, la banque et les assurances, le logement, les nouvelles technologies et le transport et la logistique.

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