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L'Egypte redore son image avec la libération des journalistes d’Al-Jazira

Accusés de soutenir les Frères musulmans, les journalistes d’Al-Jazira, Mohamed Fahmy et Baher Mohamed, viennent d’être relaxés par la justice égyptienne. Arrêtés fin 2013 au Caire, ils n’ont pas arrêté de clamer leur innocence.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le journaliste Mohamed Fahmy s'adressant au juge, le 12 février au Caire. (Mohamed El Shahed/AFP)

Les autorités égyptiennes ne savaient plus comment se débarrasser d’un procès gênant. Le tollé international soulevé par la condamnation, en juin 2014, des trois journalistes d’Al-Jazira a mis le régime du général Sissi sur la défensive. Un tribunal égyptien vient de mettre fin à toute cette affaire ce mardi 12 février 2015. Relaxe pour tout le monde.
 
Le premier à réagir a été Peter Greste, journaliste australien d’Al-Jazira, libéré en janvier 2015.

CONGRATULATIONS TO @Bahrooz & @MFFahmy11 This is a huge step forward. Not time to declare it over, but at least you get to go home!


Peter Greste sait de quoi il parle. En juin 2014, il avait écopé, comme Mohamed Fahmy, de sept ans de prison tandis que leur collègue Baher Mohamed s’était vu infliger trois années de plus. L’Australien a été expulsé grâce à un décret présidentiel autorisant l’expulsion des étrangers condamnés ou en instance de jugement.
 
Canadien ou Egyptien ?
Le tribunal a ordonné la libération du journaliste canadien Mohamed Fahmy en échange d'une caution de 250.000 livres égyptiennes (environ 29.000 euros),  tandis que son collègue égyptien Baher Mohamed a été remis en liberté. La nationalité de Mohamed Fahmy est aussi un important point de litige. Le journaliste a été contraint de renoncer à sa nationalité égyptienne pour pouvoir être expulsé. Un témoin présent au procès a twitté une photo le montrant brandissant le drapeau égyptien dans le tribunal pour protester contre cette déchéance de nationalité.
 
#Egypte Le journaliste @MFFahmy11 maintenant, devant les juges (il a été forcé de renoncer à sa nationalité) pic.twitter.com/e4RvIH8qum
Procès politique et image de l’Egypte
Les journalistes de la chaîne qatarie étaient accusés d'avoir «falsifié des informations» pour soutenir la confrérie des Frères musulmans du président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l'armée en juillet 2013. Lors du premier procès, Mohamed Fahmy et Baher Mohamed avaient été reconnus coupables  d'«appartenance à une organisation terroriste». Pour Al-Jazira, c’est un procès politique. Pour le régime du général Sissi, la chaîne n’a jamais caché ses sympathies pour les islamistes et contribue à dégrader l'image de l'Egypte à l’étranger.

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