Depuis les années 1970, le Sahel souffre d'une sécheresse inconnue jusqu'à cette période. Le photographe Luis Tato s'est rendu au Niger, au cœur de cette région d'Afrique de l'Ouest.
Le Sahel a toujours connu un climat inhospitalier. La hausse des températures, liée au réchauffement climatique, est à l'origine de sécheresses de plus en plus longues. Dans le même temps, les inondations meurtrières ont augmenté depuis une dizaine d'années. Ces facteurs météorologiques ont des répercussions sur des ressources naturelles limitées et accentuent l'insécurité alimentaire. Pour éviter les famines, les populations sont obligées de se déplacer.
En février 2019, 17 pays du Sahel ont validé un "plan d'investissement climatique" de 400 milliards de dollars pour lutter contre les dégâts occasionnés par le réchauffement. Selon les dernières estimations de l’UE, près de 11 millions de personnes auraient besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans la région.
En août, l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a salué la publication du rapport spécial du GIEC, qui présente un état des lieux des dégâts causés à notre planète. Comme le souligne le document, les politiques favorables à la lutte contre le changement climatique peuvent grandement contribuer à améliorer la situation économique, sociale et environnementale.
La FAO a lancé un programme intitulé Un million de citernes pour le Sahel. Il s’agit de permettre aux populations d’avoir plus facilement accès à l’eau potable et d'en disposer suffisamment pour la production agricole.
Situé au cœur du Sahel, le Niger n'est pas épargné. Une situation d'autant plus complexe pour ce pays qu'en 2019, il a été classé par la Banque mondiale en 6e position des pays les plus pauvres du monde : 3 Nigériens sur 4 vivent ainsi avec moins de 2 dollars par jour.
Les chocs climatiques et l'insécurité alimentaire contribuent à l'instabilité du Niger. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs ont augmenté. Dans ce contexte, l'insécurité devient un enjeu majeur dans ce pays rural à 80%.
En avril, Ali Bety, le haut-commissaire à l’Initiative 3N, Les Nigériens nourrissent les Nigériens, a lancé la seconde phase du Programme de résilience accrue au Sahel (RISE) à Niamey, la capitale du Niger. Cette initiative a été adoptée par le gouvernement en 2012 en tant que "Stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de développement agricole durable". Le but est d'aider les populations nigériennes à renforcer leur résilience face aux chocs climatiques et sécuritaires auxquels elles sont exposées. La réhabilitation des terres dégradées et la maîtrise de l’eau en sont les priorités.
Le photographe espagnol Luis Tato, qui travaille pour différentes agences de presse, dont l'AFP, plusieurs ONG et la FAO, a reçu le Prix de la ville de Perpignan Rémi Ochlik lors du festival Visa pour l'image 2018. Pendant l'été 2019, il s'est rendu dans différents villages du Niger : Maradi, Yenlowo, Malamawa, Hapandu, Nakonce, Bakadawa… Il est parti à la rencontre des agriculteurs, des éleveurs, des femmes et des enfants confrontés quotidiennement aux problèmes environnementaux.
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