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Sénégal: le développement du grand Dakar met en péril les localités alentour
Publié le 03/11/2018 14:06
Mis à jour le 19/11/2018 10:43
Temps de lecture : 1min
Bargny et Miname, localités littorales proches de Dakar, sont depuis des décennies confrontées à la pollution de l’air et à l’érosion des côtes. La population doit faire face à de nouveaux problèmes dus à l’expansion de la capitale, en raison du Plan Sénégal émergent, initié pour favoriser le développement du pays. Les habitants ont leur vie bouleversée. Et craignent pour leur avenir.
Comme l’explique le documentaire transmedia Bargny Project , mis en place par les réalisateurs belges Pierre Vanneste et Laurence Grun: «En passe de devenir la nouvelle banlieue industrielle, Bargny risque de se voir confrontée aux mêmes enjeux que beaucoup de villes léboues dans la région (dont Yarakh-Hann Bel-Air ou encore Thiaroye-sur-Mer): spéculation immobilière, expropriations, pollution et appauvrissement des ressources.»
9 photos de Nathalie Guironnet prises à Bargny et Miname illustrent ce propos.
initié en 2014 par le président Macky Sall, sera amorcée en décembre 2018. Développement économique, grands projets industriels, réaménagement de territoires font partie de la stratégie gouvernementale pour que le Sénégal devienne un acteur incontournable de l'Afrique de l'Ouest.
(Nathalie Guironnet)
Située sur la presqu’île du Cap-Vert, la capitale, où se concentrent plus de 3 millions d’habitants et 50% des unités industrielles du pays, s’asphyxie. Pour remédier à cette situation, l’Etat a décidé d’investir 700 milliards de francs CFA (1 milliard d’euros) et de développer un nouveau pôle urbain, Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar.
(Nathalie Guironnet)
Diamniadio ambitionne de devenir le nouveau centre névralgique du pays. Celui-ci doit s’étendre sur une zone de près de 2.000 hectares et accueillir 350.000 habitants répartis dans 40.000 maisons et appartements. Un centre administratif, une cité des affaires, une université, des hôpitaux, une zone industrielle, des infrastructures culturelles… y seront implantés.
(Nathalie Guironnet)
s’inquiète de ce développement intensif qui menace sa sécurité économique et sanitaire et remet en cause son organisation sociale, familiale et traditionnelle. Sa population (70.000 habitants) est composée d’agriculteurs et surtout de pêcheurs. 70 à 80% de son économie est liée à l’activité halieutique.
(Nathalie Guironnet)
provoquée par la cimenterie construite en 1948 et toujours active. De plus, depuis des décennies, la population voit ses terres et ses maisons disparaître en raison de l’érosion de la côte, liée à la montée des eaux marines.
(Nathalie Guironnet)
a augmenté la colère des habitants du petit village de Miname. Ils estiment avoir été dépossédés de leurs terres et de leur patrimoine. En violation de la loi sénégalaise, cette usine est en effet construite à moins de 500 mètres de leurs habitations sur une zone qui devait être initialement allouée aux populations victimes de l’érosion côtière.
(Nathalie Guironnet)
a attisé la colère des agriculteurs. Ces derniers craignent de se voir déposséder de leurs terres Et ainsi de leurs principales sources de revenus. «Pour construire leur port, ils terrassent au bulldozer nos champs de gombo. (…) Des centaines de paysans seront au chômage. Comment allons-nous faire sans agriculture ni pêche?», s’inquiète une habitante citée par «Le Monde».
(Nathalie Guironnet)
tous s’accordent à dire que ce projet est un véritable danger pour l'environnement et l'économie locale. «L’ambition du gouvernement est de réaliser un taux de croissance annuel d’au moins 7% sur la durée, pour atteindre l’objectif d’émergence à l’horizon 2035», précise le site InfoMédiare.
(Nathalie Guironnet)
craignent par ailleurs que l’essor territorial permis par le PSE ne les dépouille de leurs biens et de leurs revenus. Et ne favorisent au final que les classes supérieures dakaroises et les investisseurs étrangers.
(Nathalie Guironnet)
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