Jean-Louis Borloo : "On ne parle d’Afrique que dans des termes pas très heureux, plutôt angoissants"
L’ancien ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, avait un message à faire passer aux Européens sur l’Afrique.
"On se passionne pour ce qui se passe aux États-Unis, sur ce qui se passe à notre grand Est mais notre continent-frère ne nous passionne pas." Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l’Écologie et président de la fondation "Énergies pour l’Afrique", était l’invité de Nicolas Demorand sur France Inter ce 23 janvier. Dans son interlocution, il en a profité pour faire passer un message aux Européens sur l’Afrique.
La grande fraternité avec l’Afrique lui semble "extrêmement éloignée"
Jean-Louis Borloo dit ne pas avoir d’explication sur "l’abandon du regard Nord-Sud" et regrette que "cette grande fraternité avec l’Afrique" soit "extrêmement éloignée". "On ne parle d’Afrique que dans des termes qui ne sont pas très heureux, plutôt angoissants… alors qu’il y a une richesse africaine sur les nouvelles technologies, sur l’art…" déplore-t-il.
À la question de savoir s’il s’agit de "néocolonialisme", l’ancien ministre de l’Energie répond que "l’indifférence est encore pire. Ce qui est vrai, c’est qu’un certain nombre de pays, de grands groupes, je pense à des chinois mais pas seulement, font un espèce de troc : "t’as besoin de ça ? Oui, mais à ce moment-là tu me donnes toutes tes mines, tes forêts, etc." De manière totalement déséquilibrée !"
Enfin, le président de la fondation "Énergies pour l’Afrique" estime que l’Europe devrait davantage s’inspirer de valeurs africaines pour retrouver "du sens" : "Dans un monde européen qui cherche un peu quelques valeurs, le sens de la fratrie, de la famille, le respect des anciens, la solidarité, qui sont des grandes valeurs africaines, nous feraient un peu de bien."
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