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Comment les soldats kényans ont délogé les assaillants du Westgate

Des militaires ont raconté à l'AFP les derniers instants de l'assaut contre le commando des shebabs dans le centre commercial de Nairobi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des soldats kényans prennent d'assaut le centre commercial, le 24 septembre 2013 à Nairobi (Kenya). (NOOR KHAMIS / REUTERS)

La partie de "cache-cache" meurtrière a duré près de 48 heures. Deux soldats kényans impliqués dans l'opération ont raconté vendredi 27 novembre à l'AFP comment les forces de l'ordre ont délogé, mardi, le commando terroriste des shebabs, qui a abattu 61 civils dans le centre commercial Westgate de Nairobi, la capitale du Kenya.

Les premières unités d'élite de l'armée kényane entrent, samedi après-midi, dans le Westgate, plusieurs heures après le début de l'attaque. Dimanche, d'importants renforts lancent un premier assaut contre les islamistes. Ces troupes regroupent trois unités d'élite : des Para-commandos, des Rangers et le 7e Bataillon de fusiliers.

Une chambre forte en guise de forteresse

"Nous sommes entrés par la porte principale du rez-de-chaussée et nous avons commencé à progresser très lentement vers les étages", explique un des deux militaires. Les soldats rencontrent une forte résistance en tenant de rejoindre le premier étage, où se trouve une chambre forte, véritable forteresse investie par les shebabs. Deux soldats sont blessés au cours de l'opération.

De temps en temps, "ils sortent, nous tirent dessus et rentrent ensuite" dans la pièce sécurisée, raconte le soldat. "Apparemment, ils essayaient d'économiser leurs munitions", analyse-t-il. Les islamistes tirent rarement, mais "quand ils tirent, ils tirent bien". Le face-à-face dure toute la journée, sans avancée. "Je ne les ai vus qu'une fois", ajoute-t-il.

Deux soldats abattus

Les combats reprennent lundi matin. Deux militaires sont tués alors qu'ils tentent d'ouvrir la porte de la chambre forte. Equipé d'un fusil-mitrailleur et placé légèrement en hauteur sur une position imprenable, un shebab interdit en effet l'accès de la pièce.

A la mi-journée, l'utilisation de la "manière forte" s'impose. "C'était la seule option", assure un des soldats. "Parfois, il faut utiliser une force létale pour sauver d'autres vies", explique-t-il, en admettant la possibilité de "dommages collatéraux", en référence à de possibles otages qui auraient été tués.

Une porte détruite à coup d'obus anti-char

Un canon portatif Carl Gustav, de fabrication suédoise, est amené sur place par les forces kényanes. Il tire deux obus anti-char de 84 mm sur la porte, pulvérisant les occupants de la chambre forte. Ses obus à tête creuse sont conçus pour percer les blindages modernes et enflammer l'intérieur de la cible visée.

Ce sont ces tirs qui ont déclenché l'incendie observé depuis l'extérieur. Les soldats doivent alors se retirer du bâtiment, sans pouvoir approcher de la pièce. Dans l'après-midi, les commandos retournent dans le Westgate. "Aucune résistance, la partie était finie", résume un des deux soldats.

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