Kenya : au moins 13 personnes ont été tuées mardi, selon une association de médecins

Le précédent bilan des émeutes qui ont éclaté mardi contre le projet gouvernemental de nouvelles taxes faisait état de cinq morts et 31 blessés.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une femme prend une photo de l'épave d'une voiture incendiée par les manifestants, dans le centre de Nairobi, la capitale du Kenya, le 26 juin 2024 (LUIS TATO / AFP)

Lourd bilan, mais encore provisoire. Au moins 13 personnes ont été tuées mardi 25 juin au Kenya lors de la journée de manifestations antigouvernementales qui a viré au chaos, a déclaré mercredi à l'AFP le président de la principale association professionnelle de médecins du pays. "Nous n'avons jamais vu auparavant, nous avons vu des violences en 2007 suite aux élections, mais jamais un tel niveau de violence contre des personnes non armées", a déclaré Simon Kigondu, président de la Kenya Medical Association. Le précédent bilan faisait état de cinq morts et 31 blessés.

Le Kenya s'est réveillé était en état de choc mercredi au lendemain des violences, qui ont notamment vu des manifestants prendre d'assaut le Parlement, une première dans l'histoire du pays indépendant depuis 1963. La journaliste et militante Hanifa Adan, une des figures du mouvement de contestation antigouvernementale dans le pays, a appelé à "marcher pacifiquement" jeudi. "Tout le pouvoir souverain appartient au peuple du Kenya. Vous ne pouvez pas tous nous tuer", a-t-elle écrit sur le réseau social X.

Répression de "la violence et l'anarchie"

Les rassemblements, principalement menés par des jeunes, avaient débuté la semaine dernière dans le calme, des milliers de manifestants défilant à Nairobi et dans d'autres villes du pays pour protester contre les nouvelles taxes prévues dans le budget 2024-2025, actuellement débattu au Parlement. Mardi, alors que les opposants manifestaient pour la troisième fois en huit jours, la tension est brusquement montée dans l'après-midi à Nairobi. Selon des ONG, dont la branche kényane d'Amnesty International, la police a tiré à balles réelles pour tenter de contenir la foule, qui a forcé les barrages de sécurité pour pénétrer dans l'enceinte du Parlement.

Des bâtiments ont été saccagés et partiellement incendiés. Quelques heures plus tard, le gouvernement a annoncé déployer l'armée pour soutenir la police face à cette "urgence sécuritaire" et à ces "destructions et intrusions dans des infrastructures cruciales". Dans la soirée, le président Ruto a affiché sa fermeté en s'engageant à réprimer fermement la "violence et l'anarchie", en promettant notamment de faire payer ces "criminels se faisant passer pour des manifestants pacifiques" qui font "régner la terreur contre le peuple, ses représentants élus et les institutions".

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