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DIAPORAMA. L'engouement croissant des consommateurs pour le thé pourpre offre de nouvelles perspectives économiques au Kenya
Publié le 22/03/2021 09:00
Mis à jour le 22/03/2021 09:01
Si le pays produit principalement du thé noir, aujourd’hui il cherche à diversifier son offre avec des "thés de luxe".
Au Kenya, la culture de thé noir ne cesse de s’accroître, mais la surproduction et la chute des prix pourraient à long terme représenter un danger pour son économie. Pour y remédier, le pays se tourne vers d’autres variétés plus haut de gamme. Le thé pourpre offre de réelles opportunités sur les marchés internationaux.
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Le thé a été introduit au Kenya en 1904 lors de la colonisation britannique. Les grandes plantations se situent principalement dans sept régions montagneuses réparties à l’est et à l’ouest de la vallée du Grand Rift. Au fil des décennies, le thé noir est devenu une très importante source de richesse pour le pays, représentant un quart de ses exportations. En 2020, le pays a engrangé 840 millions d’euros de recettes. (REUTERS / BAZ RATNER)
Grâce à de bonnes conditions météorologiques, une terre riche, une exposition à la lumière idéale et une pollution quasi inexistante, la cueillette du thé au Kenya a lieu toute l’année, mais elle est plus importante pendant les saisons des pluies, d’octobre à décembre et de mars à juin. Au fil des décennies, la production n’a cessé d’augmenter, passant de 18 000 tonnes en 1963, 294 000 tonnes à la fin des années 1990, à 519 000 tonnes en 2020, un record. 60% de sa production sont réalisés dans de petites entreprises et un habitant sur dix dépend de l'industrie du thé, selon la Kenya Tea Development Agency (KTDA) qui gère 70 entreprises de traitement du thé et représente 650 000 producteurs. (REUTERS / NJERI MWANGI)
Quatrième producteur mondial après la Chine, l'Inde et le Sri Lanka, le Kenya est aujourd’hui le premier exportateur de thé. Ce produit représente la seconde source de devises du pays, après l'horticulture. Mais ces dernières années, trois de ses principaux marchés (Soudan, Egypte, Royaume-Uni) qui absorbent 70% de sa production avec le Pakistan, ont connu une forte dépréciation de leur monnaie, pendant que d'autres importateurs, comme l'Iran, le Soudan et le Yémen, ont rencontré des problèmes de solvabilité. Lerionka Tiampati, le directeur général de la KTDA, déclare à l’AFP : "Quand vous ne pouvez pas contrôler le prix, il n'y a pas grand-chose que vous puissiez faire. Ce que nous essayons, c'est de diversifier le produit." (REUTERS / BAZ RATNER)
"Le Kenya fournit essentiellement un thé basique, conditionné en sachets, fabriqué selon une méthode dite CTC, pour les termes anglais Crush, Tear, Curl (écraser, déchirer, courber). (…) Si le CTC a fait la fortune de certains producteurs kényans, aujourd’hui, il ne correspond plus à la demande du marché. Et les prix de ce thé se sont effondrés. Une chute estimée à 20% pour la récolte 2018-2019", explique franceinfo Afrique. Ses pertes importantes pour les compagnies kényanes ont entraîné la colère des petits exploitants. (REUTERS/THOMAS MUKOYA)
Utiliser la méthode dite "orthodoxe" en lieu et place de la CTC est une des solutions. De nombreuses usines travaillent désormais avec cette méthode. Plus respectueuse de la plante, la feuille y est pliée et jamais broyée. Une différence qui se retrouve dans le prix de vente. Le thé de base CTC tournant autour de 1,5 euro le kilo contre cent fois plus pour cette méthode dite haut de gamme. La KTDA doit s’adapter, car nombre de ses entreprises veulent se tourner vers le marché. Un autre espoir que les producteurs partagent est la demande grandissante de thés de qualité supérieure dont le fameux TRFK306/1, le thé pourpre ou thé violet. (REUTERS/THOMAS MUKOYA)
Si le thé pourpre n’est pas une solution miracle, sa production représente un moyen précieux de contribuer à protéger la population kényane et le PIB du pays. En 2020, la Banque mondiale a estimé que ce thé augmentera les recettes d'exportation du Kenya jusqu'à 60 millions de dollars d'ici à 2022. Sur les marchés, le thé violet en vrac se vendait entre 12 et 21 euros le kilo. Les conditionneurs locaux de ce thé ont pu obtenir des rendements plus élevés, et le proposer jusqu'à 25 euros le kilo. A titre de comparaison, en 2018, le prix mondial moyen du thé noir kenyan était de 1,68 euro le kilo. (REUTERS/THOMAS MUKOYA)
Le thé pourpre a été développé par la Tea Research Foundation of Kenya (TRFK) en collaboration avec les chercheurs du Tea Research Institute (TRI), et mis à la disposition des planteurs à partir de 2012, après plus de vingt-cinq ans de travaux. La TRFK a été créée "pour améliorer la qualité des cultures, adapter la production au changement climatique, développer de nouveaux cultivars (variété d'une espèce végétale obtenue artificiellement, NDLR) et assurer la promotion du thé." (REUTERS/THOMAS MUKOYA)
Si la grande majorité de la production kényane est consacrée au thé noir (96%), de nombreux cultivars adaptés aux conditions spécifiques de différentes zones de culture, aux préférences de goût et aux autres exigences du marché sont constamment étudiés. "Nous avons des cultivars de thé violet de deuxième génération qui ont été testés au cours de la saison de plantation 2019. Nos initiatives pour continuer à innover sont importantes, non seulement à court terme, mais aussi à long terme. Les cultivars de thé pourpre seront probablement la panacée, permettant à l'industrie du thé d'en bénéficier sur les plans environnemental et économique", précise le site Tea Tribe. Depuis la création de cette variété, 17 millions de plants ont été distribués. (REUTERS/THOMAS MUKOYA)
Le thé pourpre est principalement cultivé dans les collines de Nandi et autour du mont Kenya à une altitude comprise entre 1400 et 2300 mètres. Il s'agit d'un thé qui offre des caractéristiques hors du commun, car il pousse dans les mêmes conditions qu'un thé vert classique, mais présente une grande résistance à la gelée, à la sécheresse et aux insectes nuisibles. Il provient initialement de deux cépages, Camellia sinensis var. assamica et Camellia sinensis var. sinensis, associé à une troisième variété, Camellia sinensis var. Kitamura. (REUTERS/THOMAS MUKOYA)
Au Kenya, trois millions de familles dépendent de l’industrie du thé. Selon le TRI, le thé pourpre pourrait générer trois à quatre fois les revenus du thé noir ordinaire. "La stratégie n'est pas d'augmenter le rendement des productions, mais bien le prix de vente, en proposant des thés à forte valeur économique. Cet objectif tient non seulement dans la rareté de ce thé et la demande croissante des consommateurs en thés supposés bénéfiques pour la santé, dans l'espoir d’ouvrir un marché dans l'industrie pharmaceutique et para pharmaceutique", explique Stephen Karori Mbuthia, biochimiste à l'Université d'Egerton, la première université publique agricole du Kenya, cité sur WVXU. (REUTERS/THOMAS MUKOYA)
Car avec des niveaux élevés d'anthocyanes, les mêmes antioxydants qui donnent de la couleur aux aliments comme les baies, les raisins et l'aubergine, le thé violet a un type unique de micronutriments, conduisant à de nombreux avantages. Grâce à cette source inégalée d'antioxydants, il présenterait de nombreux avantages pour la santé : anti-inflammatoires antimicrobien, anticancérigène. Il pourrait aussi aider à réduire les effets du vieillissement, les risques de maladies chroniques et favoriserait la perte de poids. Il n’est donc pas étonnant que le marketing autour de ce thé se concentre principalement sur ses effets bénéfiques sur la santé. (REUTERS/THOMAS MUKOYA)
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