Rapport de la Cour suprême kényane: «Election ni transparente, ni vérifiable»
Au Kenya, la Cour suprême a critiqué la Commission électorale (IEBC) pour sa gestion de l'élection présidentielle invalidée du 8 août. Elle reproche à l' IEBC, et à son président Wafula Chebukati, d'avoir publié les résultats avant d'avoir reçu tous les procès-verbaux. Nombre de ces documents, publiés après la proclamation des résultats, ne portaient pas de marques d'authentification ou même de signatures d'assesseurs. De plus, la victoire de Uhuru Kenyatta a été annoncée alors qu’un grand nombre des procès-verbaux manquaient à l’appel.
Manque de transparence et de fiabilité
La vice-présidente de
Pour la juge, les problèmes de connectivité internet soulevés par la commission électorale ne sont pas une excuse. «Après avoir dépensé des millions de la poche du contribuable, l’IEBC aurait dû mettre en place un système de secours», dit-elle. Surtout, elle lui reproche d’avoir refusé l’accès à ses serveurs, malgré un ordre de
Menaces sur les juges
Depuis l'annulation du scrutin, le climat de la campagne s'est considérablement tendu. Le président de la Cour David Maraga a déclaré mardi que les juges faisaient l'objet de menaces. Des juges que le président sortant Uhuru Kenyatta avait publiquement traités «d'escrocs». Il a par ailleurs accusé, le 21 septembre, la Cour suprême d'avoir perpétré un «coup d'Etat» pour avoir invalidé sa réélection.
De son côté, le candidat de l'opposition Raila Odinga demande la démission de plusieurs membres de l'IEBC.
Les conclusions des juges renforcent les doutes sur la capacité de cette à organiser, en un peu moins d'un mois, le nouveau scrutin. D'autant que la société française OT-Morpho, chargée de fournir le système de transmission électronique des résultats, a averti qu'elle ne serait pas prête le 17 octobre.
Rappelons que l'informaticien chargé de surperviser le système électronique de la Commission électorale, Chris Msando, avait été retrouvé sauvagement assassiné le 30 juillet 2017, à une semaine du scrutin.
En raison de ce chaos annoncé, l'élection présidentielle a été repousée par la Commission électorale au 26 octobre 2016.
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