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Le processus est en marche: l’Afrique passe à l’énergie solaire
La quatrième phase de la centrale solaire Noor, une des plus grandes du monde, située dans le sud marocain a été lancée le 1er avril 2017 par le roi Mohamed VI. Malgré ses ressources en gaz et en pétrole, l'Algérie se tourne également vers le solaire, avec un méga-projet de 5000 MW. C'est tout le continent africain qui, lentement mais sûrement, prend le tournant de l'énergie solaire.
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Dépourvu d’hydrocarbure, le Maroc poursuit avec détermination ses investissements dans l’énergie solaire. Les travaux de la quatrième phase du projet Noor situé près de Ouarzazate ont été lancés début avril.
Une fois finalisé, le complexe solaire Noor s’étendra sur 800 hectares pour une capacité de production de 582 mégawatts (MW). Le Maroc avait inauguré en février 2016 le projet Noor I, et lancé la construction des volets II et III de ce complexe solaire. Selon l’agence officielle MAP, Noor IV entrera en service au premier trimestre de 2018.
Pionnier de l’ énergie solaire sur le continent, le royaume chérifien vise la mise en place d’une capacité de production de 2000 MW répartie sur cinq sites. Pour une capacité électrique de 14% de la production nationale à l’horizon 2020.
Outre le solaire, le Maroc peut également compter sur une quinzaine de parcs éoliens dont la puissance cumulée était en 2016 de 787 MW.
Le Maroc entend subvenir, à terme, à près de la moitié de ses besoins énergétiques par le biais des énergies renouvelables en 2030.
L’Algérie aussi
En Algérie, le ministère de l’Energie lancera dans quelques jours un appel d’offres relatif à un projet de production d’énergie solaire, d’une puissance de 4000 MW.
On est encore très loin de l’objectif fixé par le programme national, beaucoup plus ambitieux, avec un objectif de 47 millions de mégawatts heure (MWh) d’énergie propre à l’horizon 2030-2040.
Le chemin sera long. A ce jour, l’Algérie compte 22 petites centrales photovoltaïques, d’une capacité totale de 350 MW.
Mohamed Arkab, le PDG de la Compagnie d’engineering de l’électricité et du gaz, filiale de la société nationale d’hydrocarbures Sonatrach, propose de construire six centrales solaires dans six régions différentes du sud et des hauts plateaux. Les centrales solaires, qui nécessitent une importante surface au sol, permettent une bonne répartition de la production sur le territoire.
Le nouveau projet solaire de l’Algérie comprend aussi un volet industriel. Une ou plusieurs usines de fabrication de composants de centrales photovoltaïques seront construites.
Entre l’achat de panneaux photovoltaïques, notamment chinois, et la création d’unités de production, Nourreddine Boutarfa, le ministre de l’Energie, aurait fait le choix de l’industrialisation en Algérie.
Le coût de ce mégaprojet énergétique et industriel n’est pas encore connu. On sait seulement que l’Algérie a bénéficié d’un prêt de la Banque africaine de développement de 900 millions d’euros.
Tournant Africain
Malgré son énorme potentiel solaire, l’Afrique sub-saharienne est en retard sur le reste du monde en matière de politiques encourageant les énergies renouvelables, souligne un récent rapport de la Banque mondiale. Cinq cents millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité.
Selon les données du Joint Research Center de la Commission européenne, la plupart des régions d’Afrique profitent d’une irradiation supérieure à 2000 kWh/m² (environ deux fois plus que la majorité des pays européens).
Mais les choses bougent à la faveur de la baisse des prix de l’énergie solaire.
Le Sénégal a inauguré trois sites de 20 à 30 MW en 2017. Des parcs sont en construction en Zambie (100 MW) et au Burkina Faso (53 MW).
Même si la production d'énergie renouvelable progresse rapidement, elle est encore anecdotique, loin derrière le charbon, l’hydraulique et le gasoil, qui alimente les millions de générateurs éclairant encore le continent.
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