Libye : après plus de 3 mois de suspension, le trafic aérien reprend à Tripoli
Les compagnies Afriqiyah Airways et Libyan Airlines qui opèrent vers Istanbul et Tunis reprennent du service en attendant le rétablissement de la totalité des vols.
Les vols ont repris le 12 décembre 2019 à Mitiga, seul aéroport opérationnel de la capitale libyenne Tripoli, fermé pendant plus de trois mois à cause d'attaques répétées attribuées aux forces du maréchal Khalifa Haftar, selon un responsable. "Nous avons rétabli les vols à l'aéroport international de Mitiga", a déclaré à l'AFP son directeur, Khaled al-Tabib.
Plusieurs fois cible de frappes aériennes et de tirs de roquettes
Deux vols des compagnies aériennes nationales Afriqiyah Airways et Libyan Airlines doivent opérer, respectivement vers Istanbul et Tunis, a précisé ce responsable, ajoutant que "tous les vols vont être rétablis progressivement". D'autres compagnies libyennes, comme Buraq et Libyan Wings, ont annoncé la reprise de leurs vols dans les prochains jours.
Depuis le 4 avril 2019, date du début de l'offensive des forces du maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen, pour prendre le contrôle de Tripoli, l'aéroport a été à plusieurs reprises la cible de frappes aériennes et de tirs de roquettes.
Les forces pro-Haftar accusent le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, d'utiliser une partie de l'aéroport à des fins militaires, ce que le GNA dément. Après la dernière attaque en date, le 1er septembre, qui avait fait quatre blessés, Mitiga a été fermé et les vols transférés à Misrata, 200 km plus à l'Est.
Une aubaine pour les habitants de Tripoli
La réouverture de l'aéroport est une aubaine pour les voyageurs dans la capitale libyenne où vit plus d'un tiers de la population du pays (six millions de personnes).
La mission de l'ONU en Libye (Manul) avait demandé "la cessation immédiate des attaques contre cette installation vitale et toutes les infrastructures et biens civils", qui "pourraient constituer des crimes de guerre".
Mitiga devait rouvrir en octobre, mais des travaux de maintenance de la piste, endommagée par les tirs, et l'agrandissement des bâtiments, trop étroits pour accueillir un grand nombre de passagers, ont retardé la reprise des vols, selon Khaled al-Tabib.
Cet aéroport était à l'origine une base militaire avant d'être ouvert au trafic civil pour remplacer l'aéroport international de Tripoli, gravement endommagé en 2014 lors de violences. Seules les compagnies libyennes – toutes interdites dans l'espace aérien européen – y opèrent des vols réguliers, notamment vers Tunis et Istanbul.
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