Libye : les Etats-Unis bloquent une résolution pour condamner le carnage dans un centre pour migrants
Cette frappe aérienne contre un camp de migrants a été vivement condamnée par les ONG et par le secrétaire général de l'ONU.
Au moins 44 migrants ont été tués et une centaine d'autres blessés dans un bombardement aérien contre leur centre de détention en Libye. Ce drame a provoqué, mercredi 3 juillet, un tollé international mais le Conseil de sécurité de l'ONU ne l'a pas condamné unanimement. Pour une raison non communiquée pour le moment, les Etats-Unis ont empêché l'adoption par le Conseil de sécurité, réuni en urgence mercredi, d'une condamnation unanime sur cette attaque meurtrière, au terme de plus de deux heures de réunion, selon des diplomates cités par l'AFP.
La frappe menée mardi tard à Tajoura a été attribuée par le gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli aux forces rivales de Khalifa Haftar engagées dans une offensive pour s'emparer de la capitale d'un pays plongé dans le chaos depuis 2011. Mais le porte-parole des forces pro-Haftar, Ahmad al-Mesmari, a démenti toute implication dans l'attaque, accusant en retour le GNA de "fomenter un complot" pour leur faire endosser la responsabilité du carnage.
"Il y avait des cadavres et du sang partout"
Le centre de détention abritait environ 600 migrants, en majorité érythréens et soudanais, et deux de ses cinq hangars ont été touchés, selon le responsable du centre Noureddine al-Grifi. Quelque 120 migrants se trouvaient dans le hangar n°3 qui a été touché de plein fouet. "Il y avait des cadavres, du sang et des morceaux de chair partout", a raconté à l'AFP depuis son lit d'hôpital à l'AFP Al-Mahdi Hafyan, un Marocain de 26 ans dont la cuisse a été transpercée par un morceau métallique du toit.
Le patron de l'ONU Antonio Guterres a demandé une "enquête indépendante" sur l'attaque contre le centre et réitéré son appel à un "cessez-le-feu immédiat en Libye". "L'ONU avait fourni la localisation exacte du centre de détention aux parties" en conflit afin d'éviter qu'il ne soit pris pour cible", a expliqué le porte-parole de Guterres. Ce drame "souligne l'urgence de fournir des abris sûrs à tous les réfugiés et migrants jusqu'à ce que leurs demandes d'asile soient satisfaites ou qu'ils soient rapatriés en sécurité" dans leur pays d'origine.
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