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Vidéo  "C'est devenu un cimetière" : ce migrant rescapé raconte l'enfer des traversées en mer

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Yancouba Badji, artiste peintre, a vécu les traversées en mer et la maltraitance en Libye. Pour Brut, il raconte.
VIDEO. "C'est devenu un cimetière" : ce migrant rescapé raconte l'enfer des traversées en mer Yancouba Badji, artiste peintre, a vécu les traversées en mer et la maltraitance en Libye. Pour Brut, il raconte. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Yancouba Badji, artiste peintre, a vécu les traversées en mer et la maltraitance en Libye. Pour Brut, il raconte.

"La traversée de la Méditerranée est terrifiante... Tellement qu'on ne peut pas tout dire devant les caméras"

Yancouba a senti la mort. Entassé dans des bateaux avec des centaines de personnes, il a tenté à de multiples reprises de traverser la mer Méditerranée où il a risqué sa vie. Il est artiste peintre, il habite au Sénégal, en Casamance. Pendant 17 ans, il a vécu en Gambie sous la dictature de Yahya Jammeh. Il y faisait "des petits boulots" pour nourrir sa famille au Sénégal jusqu'au jour où il a dû quitter le pays. "Je n'avais plus le choix, mais vraiment plus le choix, les conditions de vie ne sont pas favorables", lance-t-il. Yancouba est alors arrivé en Libye où il y a été esclave. "Je n'ai jamais fait de la prison de ma vie, mais en Libye, j'ai été en prison... Une fois, deux fois, trois fois. En Libye, j’ai vu de jeunes filles se prostituer pour avoir à manger, juste pour une baguette", souffle-t-il.

"Les gens ne comprennent pas, réellement, ce qu'on a pu affronter, ou vivre"

Ce sont des souvenirs amers qui hantent Yancouba : "On vendait les gens comme des petits pains. J'ai vu des gens mourir de faim", se souvient-il. Selon lui, ce passage par la Libye est une violation des droits de l'homme. Yancouba est resté presque un an en Libye et a tenté plusieurs fois de rejoindre l'Italie. En vain. "À chaque fois, on nous récupérait et on nous entassait dans des bateaux en plastique, on était entassés comme dans des boîtes de sardines", raconte-t-il.

Après ce calvaire, Yancouba encourage les jeunes à attendre que les gouvernements agissent et apportent des réponses. Selon lui, les traversées en mer qu'il a vécues ne sont pas une solution. "Je pense que tout le monde a le droit de pouvoir voyager dans de bonnes conditions", conclut-il.

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