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Le CIO veut planter 355 000 arbres au Sahel pour compenser ses émissions carbones

Contre la désertification et le réchauffement climatique, le Comité international olympique (CIO) s'engage à planter une "forêt olympique" au Sénégal et au Mali.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Seiko Hashimoto, la présidente de Tokyo 2020, et Thomas Bach (sur écran), le président du Comité international olympique (CIO), conversent lors d'une conférence de presse, le 21 juin 2021.  (RODRIGO REYES MARIN / POOL)

Pour tenir ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique, le Comité international olympique (CIO) a annoncé son intention de créer une "forêt olympique" au Sahel : 355 000 arbres d'essences locales, plantés dans 90 villages du Mali et du Sénégal, représentant une superficie de 2 120 hectares. Après une période de culture en pépinière, la plantation devrait avoir lieu aux deuxième et troisième trimestres 2022, en collaboration avec Tree Aid, une organisation engagée en Afrique contre la pauvreté et la crise climatique, précise le CIO.

Contribution positive pour le climat

La forêt "aidera le CIO à devenir une organisation à contribution positive pour le climat d'ici 2024", c'est-à-dire à éliminer de l'atmosphère plus de carbone qu'elle n'en émet, dit son président, Thomas Bach. Le Comité international olympique proclame la lutte contre le réchauffement climatique comme une de ses priorités, alors qu'avec leurs énormes chantiers, leurs vols longue distance et leurs montagnes de déchets, les grands événements sportifs ont un impact environnemental de plus en plus décrié.

"La 'forêt olympique' est censée absorber 200 000 tonnes d'équivalent CO2, donc davantage que les émissions projetées du CIO entre 2021 et 2024. Cela équivaut à 32 000 vols Genève-Tokyo aller-retour"

Thomas Bach, président du CIO

à l'AFP

Participer à la Grande muraille verte

Ce projet s'inscrira dans le cadre de la Grande muraille verte, initiative lancée en 2007 par l'Union africaine face à l'avancée du désert. Il s'agit à terme de créer une bande naturelle de 8 000 km de long sur 15 km de large qui traverserait l'Afrique d'Ouest en Est à travers 11 pays, du Sénégal à Djibouti.

L'objectif annoncé de restaurer d'ici à 2030 100 millions d'hectares de terres dégradées est cependant encore très éloigné. Moins de 5% de l’objectif aurait été rempli à ce jour. Restaurer 100 millions d’hectares de terres dans le Sahel à l’horizon 2030 permettrait de créer des millions d’emplois et de fixer 250 millions de tonnes d’équivalent carbone. D’autant que planter des forêts amène la pluie, crée une atmosphère plus fraîche et enrichit les sols.

L'inititiative du CIO s'inscrit dans la campagne lancée dans les années 90 par Mme Wangari Maathail, fondatrice du mouvement Ceinture verte, reprise depuis par les Nations unies. Ce mouvement était conçu à l’origine comme un programme villageois communautaire de plantation d’arbres destiné freiner la déforestation.

Selon le CIO, tous les Jeux olympiques devront afficher à partir de 2030 un bilan carbone négatif. Au-delà de la communication, espérons que ces efforts auront des résultats concrets afin de "contenir le désert" dans une région où la désertification alimente la pauvreté et la violence terroriste.

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