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Mali. Un groupe touareg revendique l'arrestation du numéro 3 d'Ansar Dine

Mohamed Moussa Ag Mouhamed, décrit comme "l'idéologue" du groupe islamiste, doit être "conduit à Kidal".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des membres du groupe islamiste Ansar Dine, près de Tombouctou (Mali), le 24 avril 2012. (ROMARIC OLLO HIEN / AFP)

Un haut responsable du mouvement islamiste Ansar Dine a été arrêté au Mali. "Mohamed Moussa Ag Mouhamed, celui qui ordonnait de couper les mains [à Tombouctou], a été arrêté par un groupe armé. Il est conduit vers Kidal", selon plusieurs sources maliennes, dimanche 3 février.

Oumeïni Ould Baba Akhmed, un haut responsable du Mujao, le mouvement jihadiste de la région de Gao, aurait également été arrêté à la frontière algérienne, selon RFI. Ces arrestations ont été revendiquées par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Ibrahim Ag Mohamed Assalé, chargé des relations extérieures du MNLA, a livré quelques prévisions au micro de la radio francophone. 

Qui est Mohamed Moussa Ag Mouhamed ?

"C'était l'idéologue d'Ansar Dine à Tombouctou (nord-ouest), la tête pensante de l'organisation là-bas. Il a été arrêté à In Hallil, près de la frontière algérienne, par un groupe armé allié. Il est en route pour Kidal", a précisé Abdoulaye Touré, un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal.

Mohammed Moussa, présenté par des habitants de Tombouctou comme un Touareg originaire de la région, a été décrit comme le responsable de la "police islamique" faisant régner la terreur, selon des témoignages recueillis ces derniers jours dans cette ville.

Aqmi et Ansar Dine, qui ont occupé Tombouctou pendant dix mois, ont commis dans le Nord de très nombreuses exactions, au nom d'une interprétation rigoriste de la charia (loi islamique) : amputations, coups de fouets aux couples "illégitimes", aux fumeurs. Ils ont imposé le port du voile intégral aux femmes, interdit la mixité dans les écoles, et ont proscrit le football, la danse, la musique et l'alcool.

Qui a pu l'arrêter ?

Les arrestations ont été revendiquées par le MNLA. Kidal, à 1 500 km de Bamako, a longtemps été le bastion d'Ansar Dine. Mais avant même l'arrivée, dans la nuit du 29 au 30 janvier, de soldats français qui ont pris le contrôle de l'aéroport de la ville, elle était passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l'Azawad (MIA, groupe dissident d'Ansar Dine) et du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg).

Ces deux groupes ont affirmé soutenir l'entrée des soldats français à Kidal, mais refusent la présence de militaires maliens et ouest-africains. Ils redoutent des exactions contre les membres des communautés arabe et touareg de la ville. C'est aussi dans cette zone de montagnes et de grottes autour de Kidal qu'une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes se sont réfugiés.

Quelles sont les conséquences de cette arrestation ?

Le MNLA a indiqué qu'il allait coopérer avec les autorités françaises, et leur transmettre les informations livrées par les prisonniers, indique RFI. Cela pourrait aider à localiser les otages français toujours retenus dans la région.

Cette arrestation est un nouveau signe de l'affaiblissement du front islamiste, dix jours après la scission d'Ansar Dine, qui a donné naissance au Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). L'Azawad est le nom que les Touareg donnent au nord du Mali.

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