Etat d'urgence au Mali après l'attaque de l'hôtel Radisson Blu de Bamako
Le gouvernement malien a instauré l'état d'urgence pour 10 jours et un deuil national de trois jours a été décrété. Au total, 21 personnes sont mortes dans l'attaque, dont deux assaillants.
Vingt-une personnes, dont deux assaillants, sont mortes dans l'attaque de l'hôtel Radisson Blu de Bamako (Mali), vendredi 20 novembre, où 170 personnes ont été retenues pendant sept heures par un commando terroriste. Sept personnes ont également été blessées. "Le terrorisme ne passera pas", a indiqué le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat. Un deuil national de trois jours a également été décrété à compter de lundi.
Le gouvernement malien a instauré l'état d'urgence pour 10 jours à compter de vendredi minuit, lors d'un conseil des ministres extraordinaire. "L'état d'urgence institué permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités administratives et compétentes pour rechercher et mettre à la disposition des autorités judiciaires des terroristes qui seraient en cavale et d'éventuels complices", indique le communiqué officiel.
De nombreux étrangers parmi les victimes
L'établissement visé accueillait de nombreux étrangers. Deux Belges figurent ainsi parmi les morts, ainsi qu'une Américaine, six Russes et trois Chinois. Aucun Français ne figure parmi les victimes, précise le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. "Une vingtaine de Français qui étaient dans l'hôtel sont en sécurité à l'ambassade de France." Certains otages ont réussi à s'échapper dans les premières heures de l'attaque. D'autres, en nombre indéterminé, ont été relâchés après avoir montré aux membres du commando qu'ils étaient capables de réciter des versets du Coran, selon des sources de sécurité.
La France envoie le GIGN au Mali
Afin de "parer à toute éventualité", la France a dépêché sur place des hommes du GIGN, en début de soirée. Quelque 7 200 ressortissants français vivent au Mali, selon le Quai d'Orsay, dont 6 200 à Bamako. Pékin a fait part de son intention de renforcer sa coopération en matière de lutte internationale contre le terrorisme, et le président américain Barack Obama a déclaré que cette attaque renforçait "sa détermination à relever le défi" du terrorisme.
L'ombre de Mokhtar Belmokhtar
"Nous recherchons activement trois suspects qui pourraient être impliqués dans l'attaque vendredi de l'hôtel Radisson", a indiqué un enquêteur à l'AFP. Au sein des services de sécurité, on indique que le commando comprenait au maximum dix hommes, mais, selon le groupe Rezidor, ils n'auraient été que deux.
L'attaque a été revendiquée sur Twitter par le groupe jihadiste Al Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, allié à Al Qaïda au Maghreb islamique et notamment connu pour la sanglante prise d'otages d'un complexe gazier dans le Sud algérien en janvier 2013. Cette revendication est jugée très plausible par la France et les Etats-Unis.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.