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Prise d'otages au Mali : "Le GIGN est là pour préparer, entraîner et équiper très rapidement les forces du pays"

Une quarantaine de gendarmes du GIGN ont été déployés pour soutenir les forces maliennes, lors de la prise d'otages de l'hôtel Radisson de Bamako. Francetv info a interrogé Christian Prouteau, fondateur du GIGN.

Article rédigé par Kocila Makdeche - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les forces maliennes devant l'hôtel Radisson Blu de Bamako, pendant la prise d'otages, le 20 novembre 2015. (HABIBOU KOUYATE / ANADOLU AGENCY)

Une semaine précise après les attentats de Paris. Plusieurs assaillants ont attaqué l'hôtel Radisson Blu, à Bamako (Mali), vendredi 20 novembre. Au moins dix-huit otages ont été tués, ainsi que deux assaillants, indiquent les forces maliennes. 

Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'envoi du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) à Bamako pour soutenir les forces maliennes. Contacté par Francetv info, Christian Prouteau, fondateur et ancien commandant du GIGN, donne des détails sur le déploiement de cette unité d'élite.  

Francetv info : Pourquoi envoie-t-on le GIGN à Bamako alors que les troupes maliennes et un contingent de l'armée française sont déjà sur place ?

Christian Prouteau : Les missions du GIGN et de l'armée ne sont pas les mêmes. Si l'armée sait parfaitement neutraliser un ennemi, la spécialité du GIGN, c'est précisément les prises d'otages. A partir du moment où vous avez des otages entre vous et l'agresseur, un niveau technique et opérationnel pointu est nécessaire pour intervenir.

C'est tout un savoir-faire. Toute la sélection du GIGN se fait sur plus de 100 000 gendarmes. Ce n'est pas un mystère si le GIGN fait partie des forces d'intervention les plus performantes du monde.

Concrètement, comment se passe la coopération sur le terrain avec les forces maliennes ?

Les autorités maliennes sont dans leurs pays. Le GIGN n'est là que pour apporter son concours en tant que support technique et tactique. Le GIGN est là pour préparer, entraîner et équiper très rapidement les forces du pays. Concrètement, nos hommes peuvent expliquer aux forces maliennes comment intervenir, mais ils ne peuvent pas intervenir eux-mêmes. C'est ce qui s'était passé pendant la prise d'otages de la grande mosquée de La Mecque, en 1979.

Ceci étant dit, lorsque des ressortissants français sont directement impliqués et que les autorités du pays en question donnent leur autorisation, il peut y avoir des cas exceptionnels où le GIGN intervient directement. Mais là, c'est un autre cadre juridique. 

En combien de temps le GIGN peut-il mobiliser ses forces dans ce genre d'opération à l'étranger ? 

Le GIGN doit être capable d'intervenir dans un délai très court. Trente minutes après le lancement de l'alerte, un groupe de 30 hommes doit être prêt à intervenir. Au bout de 90 minutes, ce sont soixante hommes qui sont disponibles. Ce fut le cas lors des tragiques événements du 13 novembre et c'est aussi le cas lors des opérations à l'étranger.  

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