: Vidéo Qui sont les islamistes que l'armée française combat au Mali ?
Mathieu Guidère, spécialiste des mouvements islamistes, explique qui sont les trois principaux groupes jihadistes qu'affronte l'armée française au Sahel.
L'offensive franco-malienne est lancée. L'armée malienne, appuyée par des forces françaises, a pris le contrôle complet de la ville de Konna, samedi 11 janvier après de violents affrontements qui ont fait "une centaine de morts" dans les rangs des combattants islamistes venus du Nord, selon l'état-major malien. Alors que la situation militaire était gelée, les combats avaient repris cette semaine, quelque 1 200 combattants islamistes s'était emparés jeudi de Konna et menaçaient de continuer leur offensive vers le Sud.
Située à plus de 700 km de Bamako, Konna était tombée jeudi aux mains des jihadistes qui occupent depuis plus de neuf mois le nord du Mali. Cette vaste région désertique est depuis avril 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes. Mathieu Guidère, spécialiste des mouvements islamistes, a expliqué à France 3 qui sont les jihadistes qu'affronte l'armée française.
Qui sont-ils ? "Dans cette région, il existe trois groupes principaux jihadistes. Le premier c'est Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le second c'est le Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, et le troisième c'est Ansar Dine, un groupe d'islamistes touareg qui a fait alliance avec les deux précédents."
De quelles armes disposent-ils ? "Ces groupes sont essentiellement armés par ce qu'ils ont récupéré dans les arsenaux libyens à savoir des armes conventionnelles, des missiles et un certain nombre d'armes lourdes. Par ailleurs, ils ont d'autres ressources qui viennent du financement du terrorisme, tels que le trafic de drogue, les enlèvements d'otages occidentaux. Et avec cet argent il ont pu acheter des armes, faire du trafic d'armes et reconstituer un stock assez importants d'armes modernes."
Peut-on les battre ? "Pour l'instant la mission des forces qui sont sur place n'est pas d'aller reconquérir le nord. On essaie simplement d'appuyer l'armée malienne pour qu'un jour elle puisse éventuellement reconquérir le nord. Evidemment face à une guérilla de ce type - on l'a vu en Afganistan, en Somalie, en Irak - il est très difficile d'arriver un jour à dire qu'il y a eu victoire. Parce qu'à partir du moment où ils sont menacés, ces groupes ont tendance à se fondre dans les villes et là il est tès difficile d'avoir une victoire claire et nette."
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