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Maroc : les islamistes rempilent, les libéraux jubilent, la gauche laminée

Les islamistes du PJD, à la tête du gouvernement de coalition depuis cinq ans au Maroc, ont remporté les élections législatives. Le parti du Premier ministre Abdelilah Benkirane a obtenu 125 députés contre 102 à son principal rival, le Parti authenticité et modernité (PAM, libéraux) sur un total de 395 sièges.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les islamistes du PJD rempilent (FADEL SENNA / AFP)

Bipartisme. Le Maroc semble bien parti pour une domination de deux partis. Les islamistes du Parti justice et développement (PJD), au pouvoir depuis cinq ans au Maroc, ont gagné le plus grand nombre de sièges à l'issue des élections législatives organisées le 7 octobre 2016, juste devant le Parti authenticité et modernité (PAM), proche du palais. Selon les chiffres officiels, le PJD a remporté 125 sièges, le PAM 102, Istiqlal, le parti de la lutte pour l'indépendance, 46 sièges, puis le  Rassemblement national des indépendants (RNI), 37 sièges. Huit autres partis se partagent le reste des sièges, dont la Fédération de la gauche démocratique (FGD), qui obtient deux députés.

 
Les islamistes rempilent 
Le «parti de la lampe», comme l'appellent ses partisans, a réussi son pari d'un deuxième mandat à la tête du gouvernement de coalition. En 2011, le PJD avait déjà remporté une victoire historique, quelques mois après une révision constitutionnelle menée par Mohammed VI pour calmer le «mouvement du 20 février», la version marocaine du Printemps arabe. Avec 125 sièges, le PJD ne peut gouverner seul et s’atteler à former une nouvelle coalition. Selon le système électoral marocain, aucun parti ne peut obtenir la majorité absolue des suffrages d'une chambre qui compte 395 sièges.

 
Les libéraux jubilent
Le principal adversaire du PJD, le Parti authenticité et modernité (PAM), qui entendait «endiguer la marée conservatrice», jubile. La formation politique de Fouad Ali El Himma, proche du roi, a connu la plus forte progression. Son pari est gagné: il a réussi en quelques années à devenir la deuxième force du pays, talonnant de près les islamistes du PJD et reléguant loin derrière les partis historiques.


La gauche aphone
Les résultats sont plus que mitigés pour la gauche marocaine, plus divisée que jamais entre radicaux et réformistes. La Fédération de la gauche démocratique (FGD), alliance de trois partis de gauche dite radicale: le Parti socialiste unifié (PSU), le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et le Congrès national Ittihadi, n’a pas su convaincre les Marocains. Auteure d'une très bonne campagne électorale, Nabila Mounib a pâti des déchirements de la gauche et de la forte abstention. Plus d'un Marocain sur deux a boudé les urnes.
 
Le roi nommera dans les prochaines semaines le chef du gouvernement, issu du parti arrivé en tête des élections. Abdelilah Benkirane se verrait bien rempiler pour une autre législature. 

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