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Séisme au Maroc : "C'est une surprise d'avoir un si gros séisme dans cette zone", réagit un sismologue

"Cette zone n'est pas habituée à subir des tremblements de terre si puissants", confirme Florent Brenguier. "Il était impossible de le prévoir."
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Une femme devant les vestiges de sa maison détruite par un séisme, le 9 septembre 2023 à Marrakech (Maroc). (FADEL SENNA / AFP)

"C'est une surprise d'avoir un si gros séisme dans cette zone", réagit samedi 9 septembre sur franceinfo Florent Brenguier, sismologue à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble. Le Maroc a été touché par un très violent séisme d'une magnitude 7 sur l'échelle de Richter vendredi vers 23 heures dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech. Le bilan provisoire des autorités fait état de 632 morts et 329 blessés.

>> Témoignages. Séisme à Marrakech : "Ça a tellement tremblé que je suis tombé de mon lit", raconte un expatrié français très choqué

franceinfo : Est-ce une surprise d'avoir un séisme si puissant dans cette zone du Maroc ?

Florent Brenguier : Oui, cette zone n'est pas habituée à subir des tremblements de terre si puissants. Il faut savoir qu'au Maroc, la grande majorité des séismes se sont produits plutôt à 500 kilomètres au nord de cette zone, à l'interface entre les plaques africaine et européenne. Donc, c'est effectivement une surprise d'avoir un si gros séisme dans cette zone. En revanche, il faut se souvenir tout de même que dans cette zone (à 100 kilomètres plus à l'ouest) il y a eu le séisme d'Agadir, de magnitude 6, en 1960. Il avait tout de même fait 12 000 morts et quasiment détruit toute la ville.

Alors comment est-ce qu'on peut expliquer ce séisme dans le centre du pays ?

C'est ce qu'on appelle typiquement un séisme intraplaques, contrairement par exemple, aux récents séismes en Turquie, à l'interface entre les plaques anatolienne et arabique. Souvent les magnitudes sont plus faibles lors des séisme intraplaques. Donc là, c’est l’une des plus grandes magnitudes qu'on connaisse pour des séismes intraplaques. C'est rare, mais ça peut arriver malgré tout.

Il y a fort à parier qu'il y aura des répliques. C'est obligatoire dans une telle situation ?

Il y a déjà eu des répliques et on peut s'attendre encore à des répliques. Leur intensité diminue avec les heures. Cependant, il faut quand même se souvenir qu'en février dernier en Turquie, on a eu un gros séisme quasiment de magnitude équivalente plusieurs heures après le choc principal. On ne considère pas ça comme des répliques, mais plutôt un déclenchement d'un gros deuxième gros séisme par le premier séisme.

"Il faut rester vigilant. C'est rare mais pas impossible d'avoir des secousses aussi puissantes dans les heures à venir."

Florent Brenguier, sismologue

à franceinfo

J'imagine que tout est mis en œuvre pour protéger les populations au Maroc.

Peut-on prévoir de tels séismes ?

Il est impossible de prévoir de tels séismes. En revanche, on connaît les zones sismiques. Dans cette zone-là, il y avait eu des séismes, plusieurs séismes de magnitude 4, dans les années précédentes. Donc c'était une zone qui était connue des services géologiques marocains. Par contre, il était impossible pour ces services de prévoir une telle magnitude dans cette zone.

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