: Témoignages Séisme au Maroc : "Ça a tellement tremblé que je suis tombé de mon lit", raconte un expatrié français très choqué
"À quatre heures du matin, il y avait des dizaines de milliers de personnes qui dormaient dans les rues, dans les parcs", témoigne samedi 9 septembre sur franceinfo Guillaume Darcourt, un expatrié français qui vit à Marrakech, quelques heures après le violent séisme qui a frappé le Maroc.
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"C’est la première fois que je vis un tremblement de terre, confie le Français encore troublé. Je suis au 5e étage et d’un coup, ça s’est mis à bouger. C’est pas un tremblement, c’est vraiment une sensation qu’on ne connaît pas. Ça bougeait par en dessous, c’était très fort et très long. L’électricité est tombée tout de suite et j’ai entendu des cris qui venaient de partout. C’est là que j’ai commencé à réaliser. Je me suis dit : il faut sortir mais du 5e étage, ça faisait déjà 10 bonnes secondes que ça bougeait, donc je me suis dit que ce n’était plus le moment de prendre les escaliers. Donc je suis bêtement allé me réfugier sur ma terrasse en pensant : comme ça, je n’ai rien au-dessus de ma tête. Mais ça ne s’arrêtait pas et là, on commence vraiment à avoir peur".
"Raisonnablement, ça a dû durer 30 à 40 secondes mais c’est interminable."
Guillaume Darcourt, un expatrié français qui vit à Marrakechà franceinfo
Michaël Bizet, un expatrié français qui loue des villas et des riads à Marrakech au Maroc, était dans son lit vendredi soir vers 23 heures, "en train de regarder son téléphone", quand il a ressenti les secousses. "Ça a tellement tremblé que je suis tombé de mon lit", raconte-t-il.
"Le chaos total"
Pris de panique, il a appelé son assistante "parce que j'avais peur pour les clients", avant de sauter dans sa voiture pour se rendre place Jemaa el-Fna. "Et là, le chaos total, décrit-il, les gens couraient partout. Je suis allé dans la médina. Il y a deux mosquées dans le quartier Derb Dabachi dont les minarets sont tombés, deux maisons sont écroulées. Il y a des gravats partout. Je ne peux même pas accéder à mon riad".
"Ça a été très chaud. Je suis encore en panique. C'est un truc de fou."
Michaël Bizet, un expatrié françaisà franceinfo
"À 23 heures, les gens étaient à l'intérieur des maisons, ce qui explique le bilan très lourd", souligne le président de l'ONG Corps mondial des secours, Éric Zipper sur franceinfo. Sadia Habiby, qui réside dans le centre-ville de Marrakech, raconte effectivement avoir été réveillée en sursaut :
"J'ai senti que mon lit bougeait, il y avait un bruit énorme. Le miroir bougeait, ma fille criait :'Maman, debout ! Debout !'"
Sadia Habiby, une habitante de Marrakechà franceinfo
"Je n'ai pas eu peur, poursuit Sadia Habiby. J'ai été la dernière à sortir. Mon beau-fils a récupéré la voiture et on est parti. Il y avait un monde fou dans la rue, des femmes évanouies, des maisons détruites. Les pauvres!"
"Psychologiquement très difficile à supporter"
Rachid Hakkou, est professeur d'université à Marrakech. Il rentrait d'un restaurant du centre-ville en voiture avec sa famille au moment du séisme vers 23h05 et a d'abord cru à une crevaison. "On a compris en voyant les gens dehors. Tout le monde était au téléphone à tenter d'avoir des nouvelles. Il y a des immeubles qui sont tombés mais ça aurait été plus grave si les constructions n'étaient pas aux normes", observe-t-il. Quelques uns de ses voisins ont constaté des fissures mais guère plus. Mais "tout pourrait être détruit par les répliques. C'est psychologiquement très difficile à supporter. Nous avons eu très peur et on ne savait pas quoi faire", ajoute-t-il..
"C'est quelque chose de très exceptionnel pour nous, nous ne l'avons jamais vécu. L'un des plus gros séisme que le Maroc ait connu, c'était Agadir en 1960, je n'étais pas encore né."
Rachid Hakkou, professeur d'université à Marrakechà franceinfo
"De temps en temps, on sent quelques séismes mais vraiment d'intensité très faible. Ça passe vite. Mais cette fois-ci, ça a vraiment beaucoup bougé. 7, c'est beaucoup!", souligne-t-il.
L'ambassade de France au Maroc a ouvert une cellule de crise."Il est à l’heure actuelle recommandé par les autorités locales de rester en dehors de tout bâtiment, dans un endroit ouvert, afin d’éviter tout risque en cas de réplique, et ce jusqu’à nouvel ordre", recommande le consultat général de France à Marrakech sur son site internet.
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