Au Niger, un groupe canadien investit 670 millions d’euros dans l'exploitation d'une mine d’uranium
Cet investissement porté par le groupe canadien GoviEx annonce, selon les experts, une possible remontée des cours.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a donné le 23 juillet 2019 le coup d'envoi des travaux d’un nouveau complexe minier d’uranium près d'Arlit dans le nord du pays. Ils seront réalisés par le groupe canadien GoviEx (Govi High-Power Exploration). Le périmètre concerné couvre une superficie de plus de 243 km² et les investissements s'élèvent à 670 millions d'euros. "Je me réjouis de la pose de la (première) pierre du complexe minier de Madaouéla, qui va être opérationnel en principe dans deux ans", a déclaré le président nigérien.
Le Niger est le 4e producteur d'uranium au monde, loin derrière le Kazakhstan, le Canada et l’Australie qui réalisent à eux seuls 70% de la production mondiale d’uranium.
Les investissements dans le minerai nucléaire se font rares depuis mars 2011, date de la fermeture des centrales japonaises suite à la catastrophe de Fukushima, et les cours de l’uranium restent déprimés. Avec 55 dollars le kilo ces dernières semaines, on est très loin de l’euphorie de l’année 2007, où le cours de l’uranium dépassait les 250 euros le kilo.
Selon Mahamadou Issoufou, l'uranium "a toujours été victime d'une faiblesse des prix (et) est sous-payé." Le président nigérien a déploré que "sur les 50 ans (d'exploitation), on a connu à peine dix ans de bons prix de l'uranium, donc 40 ans de dépression".
Le nucléaire représente 14% de la production mondiale d’électricité
Mais les perspectives s’améliorent. La Chine continue de construire des centrales nucléaires et la demande devrait croître de près de 50% d’ici 15 ans, selon plusieurs experts. La France et la Grande Bretagne restent également fidèles au nucléaire.
En revanche, le groupe français Orano (ex-Areva) qui exploite l'uranium depuis près de 50 ans au Niger dans la région d'Arlit est sur le point de se retirer de plusieurs gisements en fin de vie. Il faut creuser de plus en plus profond pour trouver un produit de moins en moins bon et de plus en plus coûteux. Avec un coût de production d’environ 75 euros le kilo, le Yellow Cake (combustible de centrale nucléaire) issu des mines nigériennes d’Orano est trop cher, dès lors que le cours mondial ne dépasse pas les 55 euros le kilo.
L'exploitation de la mine d'Imouraren, trop difficile à rentabiliser semble également repoussée, voire abandonnée. Philippe Knoche, directeur général du français Orano, a assuré que son groupe allait continuer à exploiter l'uranium dans le nord du Niger "malgré une conjoncture difficile".
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