Nigeria : Boko Haram massacre 48 commerçants au bord du lac Tchad

Les victimes sont des vendeurs de poissons. Le groupe armé islamiste Boko Haram a massacré 48 commerçants dans le nord-est du Nigeria, au bord du lac Tchad, a affirmé dimanche 23 novembre un responsable associatif. Ils ont été massacrés lors d'une attaque survenue jeudi, a indiqué Abubakar Gamandi, interrogé depuis Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno où sévit la secte.

Un officier de l'armée nigériane à Maiduguri a confirmé cette nouvelle attaque, au mobile pour l'heure inconnu. La semaine précédente, au moins 45 personnes avaient été tuées lors d'une attaque d'un village dans le nord-est du Nigeria. 

Les victimes noyées ou égorgées

"Des dizaines de combattants de Boko Haram ont bloqué jeudi la route près du village de pêcheurs de Doron Baga sur les rives du lac Tchad, et ont tué un groupe de 48 commerçants qui allaient acheter du poisson au Tchad", selon  Abubakar Gamandi. "Les combattants de BokoHaram ont tranché la gorge de certains des hommes et ont noyé dans le lac les autres après leur avoir lié les pieds et les mains", a-t-il précisé par téléphone 

Doron Baga, située à 180 km au nord de Maiduguri, est la base de la Force multinationale (MNJTF), comprenant des troupes du Nigeria et de deux pays voisins, Tchad et Niger, qui combattent le groupe islamiste. Ainsi, les assaillants "ont tué leurs victimes silencieusement sans se servir de fusil, afin de ne pas attirer l'attention de la Force multinationale", assure le responsable associatif.

Sur les rives du lac Tchad, les incessantes attaques de Boko Haram ont désorganisé les activités agricoles, et les pêcheurs de Doron Baga ont dû abandonner leur activité pour se tourner vers l'importation de poisson séché depuis le Tchad.

Manuel Valls dénonce un "acte de barbarie"

En visite dimanche au Niger, le Premier ministre français Manuel Valls a dénoncé un "nouvel acte de barbarie" perpétré par cette "organisation terroriste". "C'est une nouvelle illustration de la menace que fait peser ce groupe, cette secte, sur les populations du Nigeria mais aussi sur les pays avoisinants", a-t-il souligné.

Plus de 13 000 personnes ont été tuées depuis le début en 2009 de l'insurrection, qui se dit désormais à la tête d'un "califat islamique" dans les zones sous son contrôle. Près de 1,5 million d'habitants ont été déplacés par les violences.