Nigeria : violences et problèmes techniques perturbent les élections
Ces attaques, jettent une ombre sur le déroulement du scrutin le plus serré dans le pays le plus peuplé du continent africain, depuis la fin du régime militaire en 1999.
Les Nigérians élisent leur président et leurs députés dans des circonstances très difficiles. Des individus armés ont tué au moins 15 personnes, samedi 28 mars aux abords des bureaux de vote dans le nord-est du Nigeria. Ces attaques, jettent une ombre sur le déroulement du scrutin le plus serré dans le pays le plus peuplé du continent africain, depuis la fin du régime militaire en 1999.
Abubakar Shekau, le chef du groupe islamiste armé Boko Haram, avait menacé, en février, de faire échouer le processus électoral, qu'il considère comme "non conforme à l'Islam", dans une vidéo postée sur Twitter. Une vague d'attentats-suicides visant des marchés et des gares routières, ces dernières semaines, avaient laissé craindre des attaques terroristes samedi contre les électeurs.
Enfin, dans d'autres bureaux, les opérations de vote pour les élections présidentielle et législatives ont été suspendues en raison de problèmes techniques dans certains bureaux.
Des attaques meurtrières sur des bureaux de vote dans le Nord-Est
Au moins huit personnes, dont un candidat aux élections législatives, ont été tuées dans l'Etat de Gombe, selon un porte-parole du parti APC de Muhammadu Buhari, candidat de l'opposition à la présidentielle. Par ailleurs, des insurgés du groupe islamiste Boko Haram ont lancé deux attaques meurtrières contre des électeurs, dans deux états du nord-est du Nigeria, tuant six personnes au total.
Selon la police et une source proche des services de sécurité, l'une des attaques a fait trois morts à Ngalda, dans l'Etat de Yobe. L'autre s'est produite dans la localité de Woru, habitée par des Peuls, dans l'Etat de Gombe, où elle a fait également trois morts. Dans un cas comme dans l'autre, des agresseurs ont ouvert le feu sur des électeurs qui se rendaient à pied vers leurs bureaux de vote. Des hommes armés ont tiré sur les files d'attentes des bureaux de vote, tôt le matin, en criant "on ne vous avait pas dit de rester à distance de l'élection ?", selon un responsable local de la Commission électorale indépendante (Inec) sous couvert d'anonymat.
"La fusillade a interrompu l'opération d'identification des électeurs. Puis certains bureaux de vote ont rouvert, après le départ des assaillants" a rapporté Bala Akilu, un témoin. "Mais plusieurs bureaux sont restés fermés parce que les électeurs ont fui, et ils sont trop effrayés pour revenir" a-t-il ajouté.
En outre, un soldat a été tué par balles dans une embuscade à Port Harcourt dans le sud du pays, portant à au moins 15 le nombre de victimes recensées en ce jour d'élection.
Des électeurs priés de voter demain en raison d'un bug
Enfin, un problème technique a paralysé des bureaux de vote à travers tout le pays. Le processus d'identification des électeurs avec des lecteurs de cartes biométriques a posé des problèmes dans "de nombreux" endroits du pays, a expliqué l'Inec. Et pour cause : le Nigeria expérimente ce processus technique sophistiqué pour la première fois.
"Dans les bureaux de vote où l'enregistrement des électeurs a été suspendu jusqu'au lendemain, selon les règles existantes, des aménagements font être réalisés pour permettre aux électeurs de voter demain [dimanche]" a déclaré Chris Yimoga, porte-parole de l'Inec.
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