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Nigeria: Boko Haram défie Mohammadu Buhari, le nouveau président
Plus d’un demi-millier de morts. C’est le bilan des attentats attribués aux islamistes de Boko Haram depuis l’entrée en fonction du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, le 29 mai 2015. Il s’était engagé à éradiquer le terrorisme le plus rapidement possible. Même son principal soutien tchadien a été frappé par les insurgés en plein cœur de la capitale, à Ndjamena.
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Les attaques sont quasi-quotidiennes en ce mois de juillet 2015. La plupart des massacres se sont concentrés dans l’Etat du Borno, épicentre de l’insurrection islamiste. Fusillades à Jos, attentats-suicide à Kano, explosions dans les mosquées, dans les restaurants ou dans des bâtiments administratifs... les islamistes nigérians, désormais affiliés à l’Etat islamique, mettent sous pression le nouveau président, en plein ramadan.
Recours à des tactiques de guérilla
Après avoir conquis de vastes territoires du nord-est nigérian en 2014, les insurgés avaient subi une série de revers et été contraints d’abandonner la plupart de leurs positions par les forces alliées africaines engagées aux côtés du Nigeria.
Depuis, Boko Haram a recours à des tactiques de guérilla, essentiellement contre des cibles civiles. Il n’hésite pas sacrifier des enfants, utilisés comme bombes humaines. C'est ce qui s'est passé le 2 juillet 2015. Une jeune fille de 15 ans s'est ruée à l'intérieur d'une mosquée de Malari, à 35 km de Maïduguri, peu après le début de la prière. Elle s'est fait exploser, tuant 12 personnes et en blessant 7 autres. Selon les experts en sécurité, les derniers massacres prouvent la persistance des capacités de nuisance de Boko Haram face à une armée nigériane accusée de passivité et de violations flagrantes contre les civils.
Une force multinationale régionale forte de 8700 hommes
La nouvelle force multinationale comprendra des soldats fournis par le Nigeria, le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Bénin. Elle devrait être déployée fin juillet 2015 dans le nord-est, où Boko Haram a l’intention d’instaurer un Etat soumis à la loi coranique.
Dès l’entrée en action de l’armée tchadienne dans cette guerre contre Boko Haram, le 3 février 2015, le journal le Pays du Burkina Faso notait que seule, l’armée tchadienne ne pouvait pas tout faire. «Tout se passe comme si on lui avait refilé la patate chaude, constatait le journal, comme si Boko Haram était seulement l’affaire du Tchad. Erreur ! Car, la secte, comme une araignée, a eu le temps de tisser sa toile aussi au Niger, au Cameroun, au Mali…
Le journal burkinabé appelait les voisins du Nigeria «à agir vite et en synergie, à ne laisser aucun répit à l’adversaire, pour ne pas permettre à Boko Haram d’avoir le temps de peaufiner de nouvelles stratégies en vue de contre-attaquer».
Depuis, Boko Haram, affaibli, a reculé avant d’engager la contre-offensive sanglante qui endeuille le nord-est du Nigeria. C’est dire que le commandement de la force multinationale régionale qui se met en place devra envisager de nouvelles stratégies pour mettre un terme au bain de sang. Et empêcher Boko Haram de «reprendre du poil de la bête».
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