Algérie : l'opposant Karim Tabbou condamné à un an de prison avec sursis
Visage très populaire du Hirak, mouvement de contestation, Karim Tabbou, 47 ans, a été détenu neuf mois avant une libération conditionnelle le 2 juillet 2020.
L'opposant Karim Tabbou, figure centrale du mouvement de protestation populaire en Algérie, a été condamné lundi 7décembre à un an de prison avec sursis pour "atteinte à la sûreté nationale", selon un de ses avocats. Il a également été condamné à payer une amende de 100 000 dinars (environ 670 euros) par le tribunal de Koléa, près d'Alger, a déclaré à l'AFP Me Nassima Rezazgui.
En revanche, également poursuivi pour "atteinte au moral de l'armée", l'opposant a été relaxé, selon elle. Le procureur avait réclamé trois ans de prison ferme et une amende de 100 000 dinars à l'encontre de l'opposant. Arrivé libre au tribunal, Karim Tabbou reste en liberté.
"Atteinte à la sûreté de l'Etat"
Dans une autre affaire, l'opposant avait été condamné en appel le 24 mars à un an de prison ferme pour le même chef d'accusation d'"atteinte à la sûreté nationale", peine qu'il a déjà purgée.
"Il est vraiment malheureux de condamner une personne à deux reprises sous le même chef d'accusation. C'est une violation de la loi. Notre combat continue pour un Etat de droit"
Nassima Rezazgui, avovateà l'AFP
Visage très populaire du "Hirak", le mouvement de contestation, Karim Tabbou, 47 ans, est le chef d'un petit parti d'opposition, l'Union démocratique et sociale (UDS), non agréé. Son portrait était régulièrement brandi lors des manifestations hebdomadaires contre le pouvoir en Algérie jusqu'à leur suspension en mars dernier en raison de la crise sanitaire.
Blocage politique
L'Algérie est-elle dans une impasse politique ? La dernière apparition publique du président Abdelmadjid Tebboune remonte au 15 octobre, au moment de la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Atteint du Covid, il est hospitalisé en Allemagne. Les Algériens ont l'impression que l'Histoire bégaye, tous ayant en mémoire les nombreuses hospitalisations à l'étranger de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, atteint d'un AVC (accident vasculaire cérébral) en 2013. Une situation qui avait fini par lasser les Algériens qui sont descendus en masse dans la rue pour exiger le départ de "tout le système".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.