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Des centaines de Marocains bloqués à Ceuta et Melilla depuis deux ans en raison de la crise sanitaire

La fermeture des frontières a mis les travailleurs frontaliers marocains dans une situation insupportable. Ils appellent les autorités des deux pays à trouver une solution.

Article rédigé par franceinfo Afrique
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Publié Mis à jour
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Le point de passage entre le Maroc et l'enclave espagnole de Ceuta le 4 septembre 2018. (FADEL SENNA / AFP)

Des centaines de travailleurs marocains sont bloqués depuis mars 2020 à Ceuta et Melilla, où ils se rendaient chaque matin pour aller travailler et rentraient en fin de journée – ou en fin de semaine  chez eux au Maroc. Bloqués dans les enclaves espagnoles depuis la fermeture des frontières par Rabat au début de la crise sanitaire, ils n’en peuvent plus d’être éloignés de leurs proches.

Loin de leurs familles

Ils n’ont pas de titre de séjour et ne peuvent donc vivre et résider légalement dans les villes autonomes espagnoles. Ils se retrouvent donc dans une situation juridique impossible. Le gouvernement espagnol leur propose de retourner au Maroc mais sans possibilité de retour, ce qui les oblige à renoncer à leur emploi et à leur seul revenu, ou de rester en Espagne jusqu’à un retour à la normale.

Des milliers de personnes vivent des échanges entre le Maroc et les enclaves espagnoles. Le commerce plus ou moins illicite générait plus de 1,5 milliard d’euros de revenus pour Ceuta et Melilla, mais ferait perdre annuellement entre 360 et 540 millions d’euros en droits de douane au fisc marocain. 

Longue crise diplomatique

Réunis au sein d’un collectif, les travailleurs frontaliers marocains à Ceuta et à Melilla appellent à l’aide, conscients que la réouverture des frontières relève de la diplomatie des deux pays. Mais jusque-là, les signaux ne rassurent pas. Le Maroc a annoncé fin décembre 2021 qu’il ne reprendrait pas ses vols avec l’Espagne qui représente une "menace" pour sa population en raison du non-respect des contrôles sanitaires dans les aéroports.

La grave crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, qui a commencé avec l’accueil du chef  du Polisario Brahim Ghali dans un hôpital espagnol, n’a pas facilité cette réouverture des frontières. Et malgré quelques progrès, les relations entre les deux pays ne sont pas rétablies. L’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, rappelée depuis mai 2021 pour des consultations à Rabat, n’a toujours pas rejoint son poste.

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