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Des experts de l’ONU s’inquiètent du rôle très flou des paramilitaires russes en Centrafrique

Les agents privés de Moscou, qui opèrent aux côtés des forces gouvernementales centrafricaines, sont accusés de multiples exactions.

Article rédigé par franceinfo Afrique
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Un soldat de la Minusca, un agent de sécurité privé russe et un membre centrafricain de la garde présidentielle en mission conjointe à Bangui, le 27 décembre 2020, pour assurer la sécurité du président Faustin Archange Touadera. (ALEXIS HUGUET / AFP)

Un groupe d'experts des Nations unies s'est alarmé de l'augmentation du recrutement et de l'utilisation, par le gouvernement de la République centrafricaine (RCA), d’entreprises militaires et de sécurité privées étrangères. En cause notamment de possibles exactions dans le cadre d’une mission totalement opaque.

"Exécutions sommaires"

Mercenaires, agents privés, instructeurs… Les noms changent pour désigner les paramilitaires russes en mission en Centrafrique. Ils sont dans le pays à la demande du pouvoir et leur mission vise officiellement à former les forces armées centrafricaines. Mais depuis plusieurs semaines, des rapports dénoncent de graves violations des droits de l'Homme imputables aux sociétés militaires privées russes lors d'opérations conjointes avec des soldats centrafricains.

"Des informations font état d'exécutions sommaires massives, de détentions arbitraires, de torture pendant les interrogatoires, de disparitions forcées…"

Un groupe d'experts de l'ONU

dans un communiqué

A la rescousse de l'armée

Ces exactions auraient eu lieu ces derniers mois dans le cadre d’une contre-offensive visant à sauver le pouvoir du président Faustin Archange Touadéra. Les forces gouvernementales, assistées par leurs alliés rwandais et russes, ont réussi à repousser l’avancée des rebelles et libérer la plupart des villes occupées en décembre par les groupes armés qui contrôlent déjà les deux-tiers du pays. 

Mais les conditions d’intervention et le rôle exact des agents russes ne sont pas clairement définis.

Un mélange des genres

Si les rapports étudiés par le groupe d’experts de l’ONU ne laissent aucun doute sur de graves violations des droits humains, il est très difficile d’en établir les responsabilités. Le groupe de travail sur les mercenaires déplore le manque de cadre, l'absence d'enquêtes et se dit profondément préoccupé par le mélange des genres entre les opérations civiles, militaires et celles de maintien de la paix.

"Les liens étroits entre les différents acteurs, ainsi que le manque de transparence, compromettent encore plus les chances de mener une enquête impartiale"

Un groupe d'experts de l'ONU

dans un communiqué

Les experts indépendants demandent la clarification du rôle des partenaires internationaux, ce qui permettrait de rendre des comptes. Ils mettent en garde contre "les contacts étroits" entre les personnels des sociétés militaires privées russes, notamment ceux du groupe Wagner, et les forces de l'ONU, dont les tâches sont définies par un mandat international.

Dans un communiqué diffusé par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme à Genève, les experts font état de réunions coordonnées en présence de "conseillers russes" et d'évacuations médicales de "formateurs russes" blessés vers les bases de la Minusca.

Près de 12 000 casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l'ONU en Centrafrique sont présents dans le pays depuis 2014, notamment pour protéger les civils, éviter les abus et lutter contre l’impunité.

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