Emmanuel Macron en Afrique : "Il est temps d'en finir avec la figure du Français qui donne des leçons", glisse un conseiller du président gabonais
On était loin des visites "à la Chirac". Il y avait bien ces quelques dizaines de personnes bien encadrées par des militaires à la sortie de l'aéroport de Libreville, au Gabon, mercredi 1er mars. Mais sur la route du palais présidentiel, ni de drapeau bleu blanc rouge, ni foule en liesse.
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Emmanuel Macron participe à Libreville avec plusieurs chefs d'Etats d'Afrique centrale à un sommet consacré à la protection des forêts tropicales, au commencement d'une tournée de quatre jours dans la région. Ce sommet, baptisé One Forest Summit, et co-organisé par les deux pays, est destiné à trouver des "solutions concrètes" pour la conservation des forêts, la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique. Les présidents français et gabonais doivent conclure le sommet par deux discours en fin de journée, jeudi 2 mars.
Après le Gabon, Emmanuel Macron est attendu en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo. Et pour son 18e voyage sur le continent africain, le président veut jouer l'humilité. Une visite en forme d’offensive diplomatique, voire d’opération reconquête, destinée à ouvrir une nouvelle ère dans la relation entre la France et le continent où le ressentiment antifrançais ne cesse de croître. "Il est temps d'en finir avec la figure du Français qui donne des leçons", explique ainsi un conseiller du président gabonais Ali Bongo.
Onze prises de parole en trois jours
Pour tenter d’enrayer la très nette perte d’influence française sur le continent, Emmanuel Macron n'est pas venu les mains vides. Il a ainsi offert à son homologue gabonais un fond ethno-musical : 700 heures d'enregistrements collectés par un chercheur français dans les années 1950 et 1960. Comme un nouveau signe de ce respect qu'il ne cesse de clamer, dans la lignée des trésors royaux remis l'an dernier au Bénin.
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Emmanuel Macron n'en finit donc pas de tourner la page de la "Françafrique", rappelant que le continent n'est plus le pré carré de la France, quand d'autres prennent la place comme la Chine, l'Inde et surtout la Russie : "L'Afrique est tout sauf une terre d'angoisse et de résignation. Elle est une terre d'optimisme et de volontarisme", plaidait-il ainsi à l'Elysée, lors de son discours sur le "futur" du "partenariat Afrique-France", le 27 février.
Le chef de l'Etat exhorte ainsi les entreprises françaises à se battre pour exister dans la compétition économique en Afrique. La délégation de patrons qui l'accompagne pourra s'activer en coulisse pendant que lui tentera de reconquérir les opinions publiques. Onze prises de parole sont prévues en trois jours.
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