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Le Burundi quitte la CPI mais reste sous le coup d’une enquête

Le Burundi est devenu, le 27 octobre 2017, le premier pays à quitter la Cour pénale internationale (CPI) créée il y a quinze ans à La Haye pour poursuivre les auteurs de crimes de guerre.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le siège de la Cour pénale internationale à La Haye aux Pays-Bas. (Mike Corder/AP/SIPA)

 
Visé par une enquête préliminaire, le Burundi avait annoncé, il y a un an, son retrait de la CPI. C’est désormais chose faite et la sortie est considérée comme une victoire par le pouvoir en place. «La CPI s'est révélée être un instrument politique et une arme utilisée par l'Occident pour asservir les autres États», souligne le porte-parole de la présidence.

Comme plusieurs autres pays africains, le Burundi reproche à ce tribunal international de cibler le continent. Depuis sa création en 2002, la Cour a ouvert des enquêtes dans neuf pays dont huit en Afrique.
 
L’enquête continue
Suite à des rapports sur les violences commises au Burundi évoquant des «meurtres, emprisonnements, tortures, viols et disparitions forcée», le procureur de la Cour Fatou Bensouda a lancé en avril 2016 une enquête préliminaire visant principalemnt le pouvoir en place. Elle maintient aujourd’hui sa décision. «Le retrait du Burundi n'affecte pas la compétence du tribunal en ce qui concerne les crimes qui auraient été commis pendant la période où il était un État partie, à savoir jusqu'au 27 octobre 2017», a expliqué le porte-parole de la CPI.
        
En septembre 2017, les enquêteurs de l'ONU avaient exhorté la CPI à aller de l'avant et à ouvrir une enquête complète sur ces crimes commis dans «une attaque systématique contre la population civile» de ce pays. Des experts de l'ONU avaient également mis en cause les forces de sécurité burundaises dans un rapport accablant.

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en 2015 sa candidature à un troisième mandat, qu'il a obtenu après une élection boycottée par l'opposition. Les violences, qui ont accompagné cette crise, ont fait, depuis, de 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de disparition forcée et de torture, et ont poussé à l'exil plus de 400.000 Burundais.

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