Libye : des roquettes tirées sur le port de Tripoli paralysent les pourparlers militaires
Comment faire respecter l'embargo sur les armes à destination de la Libye ? La communauté internationale peine à imposer un cessez-le-feu.
"Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires de Genève." Le Gouvernement libyen d’union nationale (GNA) basé à Tripoli tape du poing sur la table. Il accuse le Maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen dont les forces tentent de s’emparer de Tripoli depuis avril 2019, de ne pas respecter la trêve observée depuis le 12 janvier à l’initiative de la Russie et de la Turquie. L'après-midi du 18 février, alors que les belligérants libyens venaient d’entamer une nouvelle série de pourparlers militaires à Genève, une quinzaine de roquettes se sont abattues sur le port maritime de Tripoli faisant trois morts et cinq blessés, selon Tripoli.
"Il est clair que l'objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l'aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de créer un état de confusion pour déstabiliser la population", indique un communiqué du gouvernement d'union nationale
Sans un cessez-le-feu durable, les négociations n'ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements
Gouvernement de Fayez al-SarrajCommuniqué de presse
Malgré le cessez-le-feu instauré le 12 janvier, des combats sporadiques ont lieu quotidiennement près de Tripoli. Les armes continuent également d’affluer dans le pays, malgré les engagements pris lors d’un sommet international à Berlin le 19 janvier.
Des navires de guerre pour bloquer les armes destinées à la Libye
Face à l’aggravation de la crise libyenne, les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord pour lancer une mission visant à empêcher l’acheminement d’armes dans ce pays. L’accord a été obtenu lors d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères le 17 janvier à Bruxelles.
L'Union européenne s'engage sur une mission aérienne et navale, avec une composante terrestre, pour bloquer les armes et l'acheminement d'armes en Libye
Luigi Di Maio, ministre italien des Affaires étrangèresDéclaration à la presse
Cette mission sera déployée sur la partie orientale de la côte libyenne, où se concentrent les trafics d’armes. Une demi-douzaine d’avions et de bateaux devrait y participer, a précisé le chef de la diplomatie italienne.
Neuf ans après la chute du colonel Kadhafi après une révolte populaire et une intervention militaire menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, les affrontements entre factions rivales libyennes n’ont jamais cessé dans le pays. Des combats opposent aux portes de Tripoli les troupes du Gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, aux forces du maréchal Haftar, homme fort de l’Est libyen. Il a lancé depuis avril 2019 une offensive pour conquérir la capitale.
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