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Libye: l’ONU annonce un accord de cessez-le-feu entre milices rivales à Tripoli

La Mission des Nations Unies en Libye a annoncé le 4 septembre 2018 la signature d’un accord de cessez-le-feu entre milices libyennes rivales, en conflit armé depuis neuf jours à la périphérie Sud de Tripoli. Cette dernière flambée de violence a en tout cas mis en lumière les limites du gouvernement Al-Sarraj et approfondi les désaccords entre Paris et Rome sur le dossier libyen.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, au centre, et la représentante spéciale adjointe, Stéphanie Williams, à droite, lors des pourparlers avec les groupes armés libyens, le 4 septembre 2018 à Al Zawiya. (PHOTO UNSMIL (Mission de l'ONU en Libye) via FLICKR)

Fragile et éphémère, comme celui de la semaine dernière qui n’avait duré que quelques heures, ou plus raisonné et durable? Un accord de cessez-le-feu sous l’égide de l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, est intervenu entre milices rivales de Tripolitaine en guerre depuis le 27 août.
 
Vingt et un signataires d'un accord fragile
Annoncé sur le fil Twitter de la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul), l’accord a été conclu à l’issue de pourparlers fermés à la presse qui se sont tenus dans la ville de Zawiya à une cinquantaine de kilomètres de la capitale.  
 
Il a été signé par pas moins de 21 personnes: le ministre de l’Intérieur et des responsables militaires loyalistes au gouvernement de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, ainsi que des chefs de groupes armés des villes de Misrata et de Tarhouna.
 
Selon le communiqué de la Manul, les signataires s’engagent à «cesser toutes les hostilités, à mettre un terme à tout mouvement hostile qui entraverait la mise en œuvre du cessez-le-feu, protéger, s’assurer que les civils ne sont pas mis en danger et protéger toutes les propriétés privées et publiques…»
 

L'accord ne règle pas «tous les problèmes sécuritaires de la capitale»
L’accord prévoit également d’assurer la réouverture de l’aéroport de Mitiga, seul aéroport en service à Tripoli, fermé depuis le 31 août en raison de la reprise des combats.

Les combats avaient en effet repris il y a neuf jours, quand la septième brigade loyaliste en principe au gouvernement Sarraj avait fait route vers l’aéroport. Bloquée dans sa progression, elle s’est engagée dans des affrontements qui ont fait une cinquantaine de morts.
 
Sans fournir plus de détails sur les pourparlers et sans garantie sur la viabilité de l’accord, la Manul a indiqué sur son compte Twitter que «la réunion d’aujourd’hui ne visait pas à résoudre tous les problèmes sécuritaires de la capitale» et que le but était de «se mettre d’accord sur un cadre plus large pour aborder ces problèmes».

Le fossé entre les diplomaties française et italienne s'élargit
Dans l’attente de consolider ce qui s’apparente encore à une fragile trêve, la dernière flambée de violence à Tripoli a révélé l’incapacité du gouvernement d’Al-Sarraj, en fonction depuis mars 2016, à échapper aux pressions des milices locales et à mettre en place des forces de sécurité unifiées.
 
Elle a également approfondi le fossé entre les diplomaties française et italienne sur le dossier libyen. Le jour même des pourparlers, le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini avait lancé de nouvelles accusations contre le rôle de la France dans l’ancienne colonie italienne.
 
«Evidemment il y a quelqu’un derrière (les combats actuels). Cela n’arrive pas par hasard», a-t-il dit. «Ma crainte, c’est que quelqu’un, pour des motifs économiques nationaux mette en péril la stabilité de toute l’Afrique du Nord et par conséquent de l’Europe», a encore ajouté par allusion le patron de l’extrême droite italienne et homme fort du gouvernement à Rome.
 
De son côté, Paris a réaffirmé son soutien «à la médiation des Nations Unies et aux travaux de son Représentant spécial, M.Ghassan Salamé, qui œuvre à une réconciliation inter-libyenne et à la stabilisation indispensable du pays, dans le cadre du plan d’action auquel le Conseil de sécurité a rappelé son attachement le 16 juillet dernier».

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