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Trump évoque l’Afrique et ses conflits «haineux et violents»

Le président américain, Donald Trump, a déclaré à Bruxelles le 12 juillet 2018 qu’il voulait mettre fin aux conflits «haineux et violents» en Afrique. Pour obtenir la paix sur le continent et ailleurs, il faut savoir «montrer sa force», a-t-il dit. Des propos qui contrastent avec d’autres faits en janvier: selon des témoins, il avait alors parlé de «pays de merde» à propos des Etats africains.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, au sommet de l'OTAN à Bruxelles le 12 juillet 2017. (AFP - JOHANN GRODER / APA-PICTUREDESK / APA)

«Aujourd’hui, l’Afrique a des problèmes que peu de personnes sont capables de comprendre», a expliqué le locataire de la Maison blanche. Selon la BBC, ces propos ont été tenus devant des journalistes, en marge du sommet de l’Otan, à la suite de l’intervention d’un confrère tunisien. Lequel l’a remercié pour les efforts des forces américaines en Afrique du Nord qui opèrent contre des groupes djihadistes.

Il «se passe des choses sur le continent dont personne n’a idée dans cette salle», a poursuivi Donald Trump. «Des choses tellement tristes, tellement violentes et haineuses.»

Si vis pacem, para bellum…
«Nous voulons la paix en Afrique. Nous voulons la paix dans le monde entier. C’est mon objectif numéro un. Nous sommes en train de construire une armée gigantesque parce que je crois vraiment que c’est en montrant votre force que vous obtenez la paix». Une phrase qui rappelle le fameux proverbe latin: «Si vis pacem, para bellum», «Si tu veux la paix, prépare la guerre»

«Nous allons nous doter d’une armée comme nous n’en avons jamais eu auparavant», a déclaré Donald Trump. «Vous devez savoir que nous avons donné des ordres (pour que nous ayons) les meilleurs avions de combat, les meilleurs navires, (pour que nous soyons) les meilleurs en tout. Mais espérons que nous n’aurons jamais à nous servir de tout cela», a-t-il poursuivi, cité par CNN.

«Je ne suis pas raciste»
Cette déclaration se différencie des propos tenus le 11 janvier, selon des témoins, par le locataire de la Maison blanche sur les pays africains (et Haïti). Il aurait alors traité ces Etats de «shithole countries» («pays de merde»). «Par la suite, le président américain a dû envoyer une lettre aux dirigeants africains réunis fin janvier au sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba (Ethiopie). Une lettre sonnant comme un aveu et des excuses…», rapportait alors Géopolis.

Un peu plus tard, accusé de propos racistes, Donald Trump avait expliqué devant des journalistes: «Je ne suis pas raciste. Je suis la personne la moins raciste que vous ayez jamais rencontrée.»

Militaires américains à Djibouti le 18 décembre 2013. (AP Photo/U.S. Air Force, Tech. Sgt. Micah Theurich)

6000 à 7000 militaires américains en Afrique
A la suite de cette affaire, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson avait dû jouer les pompiers au cours d’une tournée en mars sur le continent africain en expliquant que celui-ci était «l’avenir». A son retour, il avait été remplacé à son poste par Mike Pompeo.

Selon les sources, entre 6000 et 7000 militaires américains, dépendant d’un commandement unifié, l’Africom, seraient déployés en Afrique sur une trentaine de bases. Quelque 4000 hommes seraient ainsi stationnés à Djibouti. Les Etats-Unis, qui disposeraient «probablement de nombreuses autres installations secrètes» (aux dires de la BBC), mènent notamment des opérations spéciales contre les groupes djihadistes. En octobre 2017, quatre de leurs soldats avaient ainsi été tués au Niger

Au final, les propos bruxellois de Donald Trump à Bruxelles semblent indiquer que l'actuelle administration américaine entend maintenir la présence militaire des Etats-Unis sur le continent africain. 

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