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Réunis à Abidjan, Américains et Africains tentent de relancer leurs échanges commerciaux en berne

Relancer les échanges de part et d’autre de l’Atlantique, c'est l'objectif du 18e Forum Agoa qui a réuni les 5 et 6 août 2019 à Abidjan 39 pays africains, les Etats-Unis, l’Union Africaine et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Les Etats-Unis sont le troisième partenaire commercial de l'Afrique, derrière l'UE et la Chine.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Discours du représentant adjoint au Commerce américain, Curtis Joseph Mahoney (G), au 18ème forum de l'Agoa (Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique), le 5 août 2019 à Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire.  (ISSOUF SANOGO / AFP)

Les Etats-Unis, en pleine guerre commerciale avec Pékin, et l'Afrique subsaharienne se penchent sur l’échec de la loi américaine Agoa (l'African Growth and Opportunity Act - Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique), qui en éliminant les taxes douanières devait booster les échanges commerciaux avec l'Afrique.

Lancée en 2000 sous la présidence de Bill Clinton, l'Agoa "n'a pas changé la donne pour de nombreux pays africains, comme nous l'espérions", a déclaré la représentante adjointe des États-Unis au commerce extérieur pour l'Afrique, Constance Hamilton. Malgré l’absence de droits de douanes sur 6500 produits (pétroliers, agricoles, textiles, artisanat...), les échanges commerciaux entre les deux parties patinent. Après avoir quadruplé de 2002 à 2008, où ils avaient atteint 100 milliards de dollars (90 milliards d'euros), ils ont replongé jusqu'à 39 milliards de dollars en 2017, selon les chiffres de l'agence de développement américaine USAID. Pendant ce temps, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique montait régulièrement pour atteindre les 170 milliards de dollars en 2017.

Echec de l’industrialisation

Si le solde des échanges entre les Etats-unis et le continent africain a toujours été bénéficiaire pour ce dernier, ces résultats restent "faibles", juge Mme Hamilton. De plus, les produits pétroliers représentent les deux tiers des exportations africaines vers les Etats-Unis, alors que l'ambition du programme Agoa était justement de diversifier les échanges pour aider à l'industrialisation de l'Afrique subsaharienne, a-t-elle souligné.

Dans le secteur textile, le continent n'exporte que pour 1 milliard de dollars par an vers les Etats-Unis, soit à peine plus de 1% du total des importations américaines de ce secteur.           

 En dessous du potentiel 

"L'évolution des échanges commerciaux entre l'Afrique et les Etats-Unis reste largement en dessous du potentiel", a également jugé le ministre ivoirien du Commerce et de l'Industrie, Souleymane Diarrassouba, dans son discours d'ouverture du Forum. Il a donc souhaité "un bond quantitatif et qualitatif". "Il faut identifier les moyens de renforcer les opportunités commerciales offertes par l'Agoa" pour "tirer pleinement profit de l'accès au marché américain", a renchéri le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui souhaite tripler les exportations de son pays vers les Etats-Unis (de 1 à 3,5 milliards de dollars) d'ici 2025, date où ce programme prendra fin.            

Ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international dans les années 1990, M. Ouattara a aussi invité les Américains à investir davantage en Afrique subsaharienne. Cette zone n'attire qu'à peine 1% des investissements des Etats-Unis dans le monde, a-t-il souligné. Insuffisant pour contrebanlancer la Chine qui consacre 3% de ses investissements extérieurs au continent.        

Le représentant adjoint au Commerce américain, Curtis Joseph Mahoney, a souligné la nécessité pour les Etats-Unis et l'Union africaine de "travailler ensemble" à un "partenariat commercial plus étroit",. Et ce alors que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec) a été officiellement lancée début juillet, avec un démarrage effectif prévu dans un an. "Nous espérons, en temps voulu, un accord de libre-échange réciproque", a plaidé M. Mahoney.

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