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Rwanda: Paul Kagame, seul vers la victoire

Paul Kagame est le favori de l’élection présidentielle du 4 août 2017 au Rwanda. Président depuis 2000, il se présente pour un troisième mandat consécutif.
Article rédigé par Charles Bonnaire
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des militants du FPR porte le portrait du président Paul Kagame à Kigame lors du dernier meeting de campagne, le 2 août 2017.  (MARCO LONGARI / AFP)

A moins d’une surprise, Paul Kagame sera réélu président pour un nouveau septennat. Et s’il garde l’image de celui qui a stabilisé le Rwanda après la guerre, il fait également l’objet de critiques en matière de respect des droits de l’Homme.
 
Face à Kagame, deux candidats de l’opposition : Franck Habizena et Philippe Mpayimana. Le premier est à la tête du Parti démocratique vert (PVD) et le second est indépendant. Malgré plusieurs années de militantisme, Franck Habizena se sait distancé et peu en mesure de pouvoir battre le président.  En effet, il ne peut faire campagne comme son concurrent.
 
Il n’est pas possible pour les partis politiques de pouvoir recevoir de financement de l’étranger. Dans un pays pauvre comme le Rwanda, le financement interne ne permet pas de réunir assez de moyens. De plus, Kagame étant à la tête de l’Etat, il est accusé par l’opposition de faire campagne avec l’argent public.
 
Mais ce que craignent le plus les opposants au régime sont les menaces et les meurtres. Les deux candidats accusent le camp du président Kagame de menacer leurs proches ou les citoyens qui voudraient venir les écouter en meeting.

Un supporter du président Paul Kagame lors du dernier meeting de campagne à Kigali, le 2 août 2017.  (REUTERS/Jean Bizimana)

 
En 2010, Franck Habizena avait bien essayé de se présenter, mais sa participation avait été rejetée par les autorités. Avant le vote, le vice-président de son mouvement, André Kagwa Rwisereka, avait été décapité. Depuis, son meurtre n’a jamais été élucidé.
 
Plus récemment, Diane Shima Rwigara, la fille d’un ancien financier du parti du président Kagame, dont la mort est restée inexpliquée, avait annoncé sa candidature à la présidence. Quelques jours plus tard, des photos intimes de la jeune femme avaient été publiées sur internet. Les cas s'accumulent et ont été recensés par l'ONG Amnesty International
 
Sur le terrain, la campagne n’est donc plus possible. Sur la forme, le gouvernement tente de montrer patte blanche, en acceptant des partis d’opposition, et faisant arrêter les responsables locaux, comme le maire de Rubavu, qui sont accusés d’empêcher les opposants de faire campagne. Mais de fait, Paul Kagame prend très peu de risque.

Le président Paul Kagame lors d'un meeting du FPR à Nyanza, le 14 juillet 2017. (REUTERS/Jean Bizimana)

 
Cette opposition, que certains qualifient de « façade », n’est pas la seule explication de la victoire quasi-assurée du président. Car contrairement à ses concurrents, il peut miser sur son bilan et sa personnalité. Le FPR, le parti du président, est arrivé au pouvoir après y avoir délogé un gouvernement hutu, dont la responsabilité dans le génocide tutsi n’est plus à prouver. Les responsables du Front patriotique rwandais, dont Paul Kagame, reviennent au pouvoir après leur victoire militaire.
 
Vice-président et ministre de la défense de 1994 à 2000, Paul Kagame se veut être l’artisan de la réconciliation entre Hutu et Tutsi. Il devient ensuite président, et par la réforme constitutionnelle en 2003, il est élu au suffrage universel et réélu en 2010.
 
Depuis, le Rwanda est souvent cité comme un exemple de réussite. Se basant sur le tourisme, le Rwanda compte devenir un pays attrayant et économiquement stable. La croissance atteint des sommets (7%). Tout le crédit revient à Kagame, qui prendra la tête de l’Union africaine l’an prochain.
 
Pour cette élection, près de 7 millions de Rwandais sont appelés aux urnes. Si le résultat est déjà connu d’avance, l’opposition est au moins présente pour la première fois dans une élection présidentielle.
 
 
 
 

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