Covid-19 : "Pandemica", la mini-série animée qui prône l'équité vaccinale
A l'initiative l'ONG One, la série constituée de sept épisodes décline les scénarii de l'accès inégal aux vaccins contre le Sars-Cov-2.
Le vaccin pour tous ! Robots, extraterrestres, créatures, animaux et humains sont les personnages mis en scène dans la mini-série animée Pandemica pour sensibiliser aux "dangers" d'une réponse à la pandémie liée au Covid-19 "sans équité vaccinale", explique-t-on chez One. L'ONG, dont le siège est aux Etats-Unis, est à l'origine de la campagne lancée en mars 2021.
"Pandemica est une série animée irrévérencieuse destinée à sensibiliser les jeunes du monde entier à l'importance de garantir à chacun l'accès à un traitement lorsqu'il est disponible", confie à franceinfo Afrique Léa Nivoix, responsable médias chez One France. Les disparités d'accès sont illustrées dans sept épisodes où les personnages attendent avec impatience les précieux sérums pour, au final, être déçus de ne pas en recevoir du tout ou pas assez. Toutes les vidéos, qui durent entre 15 et 30 secondes, se terminent par un même constat : "Sans un vaccin accessible à tous, le virus reste un danger pour tous."
Plusieurs artistes, comme les actrices Penelope Cruz (Espagne) et Danai Gurira (Etats-Unis), le chanteur irlandais Bono (cofondateur de l'ONG One), la comédienne belge Virginie Efira, le rappeur camerounais Stanley Enow et la rappeuse sénégalaise Black Queen ont prêté leur voix aux personnages de Pandemica. L'œuvre, illustrée par Andrew Rae et produite par le studio d’animation Titmouse, est diffusée partout dans le monde par le biais des réseaux sociaux, notamment au Sénégal et au Nigeria.
Le continent africain est l'endroit où s'incarne aujourd'hui l'inéquité vaccinale face au Covid-19. En moyenne, un peu moins de 2% de sa population a été vaccinée contre 80% dans certains pays développés, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ainsi,"alors que les habitants des pays riches peuvent appuyer sur le bouton 'reset' (réinitialisation) cet été et que leurs vies retrouveront un semblant de normalité, en Afrique, nos vies resteront en suspens. C'est injuste", a déclaré Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, le 20 mai 2021.
L'OMS insiste sur l'urgence pour les pays qui disposent de surplus de doses de vaccin de les mettre à disposition de ceux qui en sont dépourvus, entre autres dans le cadre du mécanisme Covax, l'initiative mondiale pour vacciner au moins 20% de la population dans les pays les moins nantis. "Je me félicite de l'engagement pris par les Etats-Unis cette semaine de partager 80 millions de doses avec d'autres pays (notamment dans le cadre de Covax), en plus des récentes expéditions de vaccins de la France vers la Mauritanie", s'est réjouie le Dr Moeti lors de la conférence hebdomadaire du bureau Afrique de l'OMS.
Partager les doses
"La campagne Pandemica nous a permis d'interpeller à la fois gouvernants, membres de la société civile et la population (des pays riches) sur l'urgence de partager les doses" avec les Etats les plus défavorisés, indique Léa Nivoix de One France. Au niveau français, estime-t-elle, "nous pouvons dire que notre campagne sur le partage de doses des vaccins, qui a commencé il y a un an avec l'initiative Covax et qui s'est poursuivie en février avec notre rapport (sur l'accumulation de doses dans les pays développés) et ensuite Pandemica, est une réussite parce le président Macron s'engage sur beaucoup des points que l'on essaie de pousser. En l'occurrence, le partage de doses et le financement ambitieux de systèmes de solidarité internationaux, comme Act-A (ACT Accelerator pour Accélérateur d'accès aux outils Covid-19)."
En France et dans plusieurs pays européens, l'opinion publique partage les revendications de nombreuses ONG. Selon une enquête en ligne menée du 20 au 24 avril 2020, commandée par One France, "67% (des personnes interrogées) sont favorables à ce que les pays riches commencent à partager leurs doses excédentaires avec les pays pauvres, dès lors qu’un seuil minimal de 20% de leur population vaccinée est atteint". Idem au Royaume-Uni, d'après les résultats d'une étude initiée par plusieurs ONG : "sur 2 273 personnes sondées, 67% estiment qu'il est important que le Royaume-Unis partage ses vaccins avec d'autres pays afin prévenir l'apparition de nouvelles souches du virus".
Le plaidoyer se poursuit dans le cadre du Sommet mondial sur la santé qui se déroule le 21 mai 2021 à Rome, en Italie, souligne Léa Nivoix. "One appelle la France, les pays européens et ceux du G7 à s’engager de façon ambitieuse pour un accès équitable aux traitements, tests et vaccins" contre le Covid-19.
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