"Il est l'espoir du pays" : scènes de joie au Sénégal après la sortie de prison de l'opposant Ousmane Sonko avant la présidentielle

Cette libération, qui intervient après des troubles meurtriers, a été célébrée, jeudi soir jusqu'à tard dans la nuit à Dakar. L'élection doit se tenir le 24 mars prochain.
Article rédigé par franceinfo
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Des milliers de Sénégalais sont descendus spontanément dans les rues de la capitale Dakar, à l'annonce de la sortie de prison de l'opposant Ousmane Sonko et son second, Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle, le 14 mars 2024. (SEYLLOU / AFP)

Un tournant décisif à un peu plus d’une semaine du scrutin présidentiel du 24 mars. Emprisonnés depuis juillet et avril dernier, l'opposant sénégalais Ousmane Sonko et son second, Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle, principal rival du président Macky Sall, sont sortis de prison, jeudi 14 mars, dix jours avant l'élection, provoquant la liesse de milliers de Dakarois descendus spontanément dans les rues de la capitale.

Rapidement, plusieurs centaines de sympathisants se sont agglutinées devant la maison d’Ousmane Sonko, acteur principal d'un bras de fer meurtrier avec le pouvoir depuis 2021. Aby Diao est venue exprimer sa joie : "Il est l'espoir du Sénégal ! On attend du changement et une fois encore, notre pays se développe", se réjouit la manifestante.

"C'est la victoire !"

Les sympathisants ont chanté des slogans toute la nuit en hommage à Ousmane Sonko, dont la candidature à la présidentielle avait été rejetée pour des raisons judiciaires par le Conseil constitutionnel en janvier 2021. Il avait alors choisi son bras droit, Bassirou Diomaye Faye, pour le remplacer. Lui aussi en détention, il a été libéré en même temps que son leader. "Ça veut dire que c'est la victoire ! Demain, il va gagner les élections et le pays va changer", se réjouit un sympathisant, Ndiogo Diouf.

Pourtant, il ne reste plus que quelques jours au candidat pour faire campagne à cause d’un calendrier électoral raccourci par le report du scrutin prévu en février et la loi d’amnistie votée début mars qui a permis sa libération. Mais Matar Seck, président d’un mouvement de soutien à Ousmane Sonko, n’est pas inquiet par la suite : "Sans lui, on était en train de perdre la caravane. Quand on nous a parlé de sa sortie de prison, on sillonnait le pays. On est revenu pour l'accueillir et demain on ira encore en caravane !".

"On a vu votre soutien et votre solidarité. Nous sommes très contents", a, de son côté, lancé Bassirou Diomaye Faye, tunique bleu ciel et casquette blanche, en saluant la foule depuis le toit ouvrant de sa voiture qui entourait son cortège, annonçant la tenue d'une conférence de presse vendredi. Sa candidature fait partie des 19 retenues pour le scrutin du 24 mars, considéré comme la présidentielle la plus ouverte depuis l'Indépendance en 1960.

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