Incarcération de Coline Fay au Sénégal : "Elle reste combative et fidèle à elle-même", témoignent ses parents
"Ça commence à faire trop long. C'est vraiment stressant", confie Jean-Yves Fay, le père de Coline Fay, la jeune iséroise incarcérée au Sénégal depuis le 17 novembre. Ses deux parents ont témoigné sur France Bleu Isère samedi 16 décembre, alors qu'un rassemblement est prévu dans l'après-midi à Grenoble, place Félix Poulat.
Kinésithérapeute de 26 ans, Coline Fay avait manifesté devant la Cour suprême à Dakar lors d'un rassemblement pacifique de soutien à Ousmane Sonko, principal opposant politique au président sénégalais actuel, Macky Sall. Elle avait été arrêtée à l'issue de la manifestation. Sa mère, Véronique Murat, a donné des nouvelles de sa fille : "Coline nous dit qu'elle va bien, qu'elle s'adapte à sa situation en prison. Elle est avec 35 autres détenues, qui sont également des détenues politiques. Elles partagent un matelas pour deux, mais elle s'entend bien avec ses codétenues. Elle reste combative et fidèle à elle-même".
Une demande de remise en liberté déposée
La jeune femme avait entamé une grève de la faim, interrompue le 4 décembre après 9 jours mais son état de santé est bon : "elle est suivie médicalement, elle va tous les jours à l'infirmerie suite à sa grève de la faim. On était très inquiet à ce moment-là, mais c'était le seul moyen pour elle de protester contre son arrestation qu'elle vit comme une profonde injustice".
Son père, Jean-Yves Fay, a aussi détaillé sur France Bleu Isère, le volet judiciaire de l'affaire, Coline Fay est accusée, entre autres, d'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, acte de nature à compromettre la sécurité de l'Etat, complicité d'action contre l'autorité de l'Etat. Une demande de remise en liberté a été déposée par son avocat sur place. Mais surtout, "on espère que les chefs d'accusation très graves et infondés, pouvant aller jusqu'à une condamnation à perp..., je ne peux même pas dire un mot, tellement c'est dur... que ces chefs d'accusation seront levés".
Sur le plan psychologique, "ça commence à faire trop long. On est dans l'inconnu. C'est vraiment stressant", a-t-il ajouté. S'il confirme le soutien du consulat sur place, "par contre, le gouvernement, on n'a pas vraiment de nouvelles".
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