Mohamed VI réaffirme «la marocanité immuable» du Sahara Occidental
En Afrique de l’Ouest, le Sénégal est un fervent défenseur du Maroc dans le dossier du Sahara Occidental. Le président Macky Sall s’était même prononcé en faveur de la suspension de la République arabe sahraouie démocratique de l’Union africaine lors du sommet de l’UA qui s’est tenu à Kigali, au Rwanda, fin juillet 2016.
L’on comprend donc pourquoi le roi Mohamed VI a choisi Dakar pour s’adresser au continent africain dans son discours du trône exceptionnellement prononcé depuis la capitale sénégalaise.
«Le Maroc est de retour pour retrouver sa place naturelle» en Afrique, a déclaré Mohamed VI, en réaffirmant la «marocanité immuable» du Sahara Occidental.
Cette question est au cœur d’une offensive diplomatique menée par le souverain marocain sur le continent. Le royaume cherche à obtenir sa réintégration au sein de l’UA qu’il a quittée en 1984 pour protester contre l’admission de la RASD.
Dans les couloirs de l’organisation panafricaine, une sourde lutte d’influence oppose le Maroc et l’Algérie, qui milite en faveur de l’indépendance de cet ex-colonie espagnole contrôlée depuis 1975 par Rabat.
«Lorsque nous annonçons notre retour, nous ne demandons la permission de personne pour obtenir notre droit légitime», a lancé Mohamed VI dont les propos sont rapportés par l’AFP. Et de préciser que «ce retour ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara». Il a assuré que son pays dispose d’une majorité écrasante pour occuper son siège au sein de l’Union africaine.
Offensive diplomatique marocaine en Afrique de l’Est
Mohamed VI ne se contente plus de sillonner l’Afrique de l’Ouest où le royaume est traditionnellement influent. Pour la première fois, il s’est rendu aussi en Afrique anglophone: au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda. Il est attendu fin novembre en Ethiopie.
Dans ces pays réputés pour leur soutien au front Polisario et à son allié algérien, la tâche s’avère plus difficile. Tout le monde reconnaît au Maroc le droit de revenir au sein de l’UA. Mais pas question d’imposer des conditions à ce retour. Et surtout pas l’exclusion d’un membre.
Lors du 27e sommet de l’UA, qui s'est tenu en juillet à Kigali, le Maroc avait reçu le soutien de 28 pays africains signataires d’une motion réclamant la suspension de la RASD. Mais le Royaume devra surmonter l’opposition de poids lourds de l’organisation parmi lesquels l’Algérie, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et l’Ethiopie.
Le retour du Maroc au sein de l’UA devra être validé par un vote dont on connaîtra l’issue lors du prochain sommet de l’organisation qui se tiendra Addis Abeba en janvier 2017.
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