Afrique du Sud: une première peine de prison ferme pour insultes racistes
Vicki Momberg, une femme blanche sud-africaine, a été condamnée le 28 mars 2018 à trois ans de prison, dont deux ferme. Après l'effraction de sa voiture, en 2016, sur le parking d'un centre commercial, elle avait refusé qu'un policier noir vienne faire les constatations, exigeant qu'un agent blanc ou indien intervienne à sa place. Elle avait appuyé ses exigences d'insultes, le traitant entre autre de «kaffir», terme méprisant désignant les Noirs. La scène a été intégralement filmée par un témoin.
L'ONG Afriforum, qui a été créée pour défendre la culture afrikaner et ses intérêts en tant que groupe ethnique minoritaire, constate avec amertume que «l'incohérence réservée aux minorités à atteint l'absurdité totale. La réalité en Afrique du Sud est que les Blancs qui insultent des Noirs vont en prison, pendant qu'on demande aimablement à un haut gradé de l'armée, qui propose d'arracher au couteau les yeux et les langues des Blancs, de ne pas répéter une telle chose».
Quand des Blancs s'interrogent sur ce «deux poids, deux mesures»...
— Peter Mansfield (@Peterman43) 28 mars 2018
De leur côté, certains Noirs se montrent bien plus radicaux.
(Nous devons nous unir, nous peuple noir, il y a moins de 5 millions de blancs en Afrique du Sud contre 45 millions d'entre nous. On peut tuer ces Blancs en deux semaines. On a l'armée et la police. Si ceux qui tuent les fermiers peuvent le faire, qu'attendons-nous ? Tirez sur le boer [colonisateur blanc d'origine néerlandaise de l'Afrique du sud NDLR], tuez le fermier)
Le chercheur Michael Morris, de l'Institut sud-africain des Relations entre les Races, pense que le verdict contre Vicki Momberg envoie un signal à ceux qui sont tentés de vociférer des insultes raciales, d'y réfléchir à deux fois avant de le faire.
Cette condamnation, deux ans après les faits, intervient dans un contexte interracial très tendu.
Certains milieux noirs sud-africains souhaitent procéder comme dans le Zimbabwe de Robert Mugabe: exproprier les fermiers blancs sans les indemniser, et redistribuer les terres à des Noirs. Problème: en raison de l'incompétence de ces fermiers néophytes, les exploitations agricoles ont périclité et plongé le pays dans une crise dont il n'arrive toujours pas à sortir.
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