Algérie : trois ans de prison ferme pour des "mèmes humoristiques"
Le jeune internaute de 25 ans avait publié sur sa page Facebook des mèmes moquant le président algérien Abdelmadjid Tebboune et la religion.
Un jeune internaute algérien, partisan du mouvement de protestation antirégime Hirak, a été condamné ce 4 janvier à trois ans de prison ferme pour avoir publié des mèmes moquant le président Abdelmadjid Tebboune et la religion, selon une ONG et un avocat. "Walid Kechida est condamné malheureusement à 3 ans de prison ferme assorti d'une amende. L'heure est très grave au moment où on s'attendait à sa libération aujourd'hui, voire une relaxe", a déclaré à l'AFP Kaci Tansaout, coordinateur du Comité national de libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d'opinion en Algérie. Cette lourde sentence a été confirmée par l'un des avocats, Me Moumen Chadi.
"Si tu dessines, tu vas en prison"
Le parquet de Sétif (nord-est du pays) avait requis cinq ans de prison contre Walid Kechida, 25 ans, accusé d'"offense au président", "offense aux préceptes de l'islam" et "outrage à corps constitué". Le militant, connu de la jeunesse de Sétif, est en détention provisoire depuis plus de huit mois pour avoir publié des "mèmes", des images détournées de façon humoristique sur les réseaux sociaux, touchant aux autorités et à la religion. De nombreux opposants et militants du Hirak ont été arrêtés, jugés et condamnés en Algérie dans un climat de répression à l'encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs.
Si tu parles, tu vas en prison.
— Myra (@amirakati) January 4, 2021
Si tu dessines, tu vas en prison.
Si tu fais de l’humour, tu vas en prison.
Si tu demandes tes droits, tu vas en prison.
Si tu veux une démocratie, tu vas en prison.
Walid Kechida a été condamné à 3 ans de prison ferme par une justice injuste ! pic.twitter.com/Ixg12yMKBS
Selon le CNLD, les interpellations et arrestations ciblant les militants antirégime sont quotidiennes malgré l'arrêt des manifestations hebdomadaires du Hirak depuis la mi-mars à cause de la pandémie de Covid-19.
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