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Burkina Faso: dans la section pour femmes (et bébés) de la prison de Ouagadougou

Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
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Dans la section femmes de la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco), treize nourrissons et jeunes enfants vivent avec leur mère et cohabitent, dans une «surpopulation carcérale», avec des détenues condamnées ou accusées de «meurtres, vol, excision». Environ trente mineurs vivent en cellule au Burkina Faso, pays sahélien parmi les plus pauvres du monde.

Dans la section femmes de la prison de la Maison d'Arrêt et de Correction de Ouagadougou (Maco), 13 nourrissons et jeunes enfants vivent avec leurs mères.

On estime qu'une trentaine d'enfants vit en cellule au Burkina Faso, où sont incarcérées quelque 300 femmes. S'il existe des bébés en prison partout dans le monde, y compris dans les pays occidentaux, au Burkina, la faiblesse des moyens de l'Etat fait que leurs conditions de vie sont des plus inquiétantes. (ISSOUF SANOGO / AFP)
Pascaline Ouedraogo partage sa cellule avec seize autres femmes et trois enfants. Elle tient dans ses bras Alia, 6 mois, yeux cernés par la fièvre et visiblement malade. «Le bébé dort avec moi. Elle pleure la nuit, elle ne dort pas. Elle est née par césarienne, je n'ai pas de lait. Elle a de la fièvre, je n'ai pas de médicaments, puisqu'elle n'est (officiellement) pas détenue», raconte la maman, à qui l'administration ne peut fournir que du paracétamol en cachets, pas adapté aux nourrissons.
 (ISSOUF SANOGO / AFP)
Par manque de moyens et en raison de leur non-existence officielle dans l'univers carcéral, les enfants n'ont ni couches, ni bouillie, ni médicaments pédiatriques.
 (ISSOUF SANOGO / AFP)
Les cellules qui accueillent 66 prévenues et condamnées sont ouvertes sur une petite cour intérieure. Certaines tissent des sacs qui seront vendus à l'extérieur, d'autres lavent d'innombrables habits, étendus ensuite sur des cordes à linge. (ISSOUF SANOGO / AFP)
Le chanteur Freeman Tapily, star du reggae burkinabè et promoteur du festival Un vent de liberté, organise des concerts au bénéfice des détenues. Il convient à regret: «Les bébés qui ne sont pas censés être en prison y sont. La réalité est là. On essaie de soigner, d'aider en apportant de la nourriture, des savons, des médicaments, des draps moustiquaires...» Mais à l'extérieur de la prison, «il y a les mêmes problèmes», souligne-t-il. «Nous sommes un Etat pauvre.»
 (ISSOUF SANOGO / AFP)

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