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Kenya: le bidonville géant de Kibera doit faire place nette

Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié Mis à jour
Au sud de la capitale Nairobi, les bulldozers ont fait irruption dans le quartier pauvre de Kibera fin juillet 2018. Leur mission: déblayer suffisamment de terrain pour la construction d'un axe destiné à désengorger le centre-ville embouteillé. Choc et désolation parmi les habitants pourtant prévenus. Au nombre d'un million selon des ONG, ils se sont progressivement installés en toute illégalité.

Un homme accablé par la destruction de sa maison en tôle.

Les habitants, dont les recours en justice ont été rejetés, ne se sont vu offrir aucune solution de rechange. Entre 20 et 30.000 d'entre eux se retrouvent à la rue. Certains tentent de récupérer quelques morceaux de bois et plaques de tôle pour reconstituer un abri ailleurs. «Que Dieu bénisse ma maison», peut-on lire sur un panneau. (Baz RATNER / REUTERS)
Selon Amnesty International qui condamne cette action -une «violation des droits humains»-, l'opération a duré six heures environ. Jumo Bel, un habitant du bidonville, né sur place, déclare à RFI: « Les autorités nous avaient prévenus, et nous avons toujours su que ce terrain était destiné à devenir une route. Mais nous nous y sommes tout de même installés, à cause de la surpopulation et du développement du bidonville… ». Depuis des décennies, en effet, le faubourg insalubre de Nairobi s'est tellement étendu qu'il occupe à présent une superficie de près de 3 km² et est devenu une ville dans la ville, avec ses écoles, ses lieux de culte, ses dispensaires. (Baz RATNER / REUTERS)
La police, présente sur les lieux, encadre les plus récalcitrants. Comme beaucoup d'autres, ce jeune homme n'a connu que cet univers de masures sans eau, sans électricité ni sanitaires mais ne veut pas le quitter. Un univers fait aussi de débrouille et de solidarité qui a donné naissance à une vie artistique et, entre autres, à des groupes de hip-hop, dont certains ont un écho international.. (Baz RATNER / REUTERS)
Avec le temps et l'embourgeoisement de Nairobi, la zone délabrée de Kibera s'est retrouvée au croisement du centre de la capitale et des nouveaux quartiers chics plus au sud, provoquant un choc frontal des conditions sociales. Décidée en 2015, la construction d'un axe routier de 5 km de long et de 60 mètres de large, baptisé le Missing Link Twelve, qui coupera Kibera en deux, a été retardée par de nombreuses pétitions et recours contre le gouvernement. Des actions vouées à l'échec puisqu'aucun habitant n'a pu se prévaloir d'un titre de propritété.  (Baz RATNER / REUTERS)
Le porte-parole de l’autorité des routes kényanes, John Cheboi, assure que la loi n’oblige pas à indemniser les habitants qui vivent dans des logements construits illégalement, fussent-ils anciens. Néanmoins, selon lui, les personnes expulsées devraient recevoir une aide de l'Etat, mais le montant n’en a pas encore été fixé. Peu nombreux sont ceux qui y croient. (Baz RATNER / REUTERS)
Plusieurs jours après la démolition de son église, un fidèle chrétien se recueille sur les gravats et implore Dieu de ne pas l'abandonner. Au Kenya, le christianisme est la religion majoritaire (83%), mais depuis plusieurs années, les chrétiens ont à subir les attaques d'extrémistes musulmans, la plupart du temps des shebabs venus de Somalie. L'islam représente la religion de 11% de la population kényane. (Baz RATNER / REUTERS)
Au Kenya, le catholicisme est la deuxième religion derrière le protestantisme, principalement anglican. L'Eglise catholique compte 13 millions de baptisés, soit un quart de la population. (Baz RATNER / REUTERS)

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